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Fig. 246. — Siège d’un château fortifié, au xvie siècle, d’après une gravure contemporaine.


pour résister au boulet de fonte. On cessa de pratiquer des chambres dans l’épaisseur des murs, on combla les arbalétrières. Les hautes tours à plusieurs étages furent impitoyablement décapitées, et ouvertes seulement du côté de la place. On tripla l’épaisseur de leurs murs, et quand elles étaient suffisamment saillantes sur le fossé, on remplissait le vide intérieur, en en faisant des terre-pleins.

La figure 245 montre un de ces remparts de transition, avec ses parties saillantes arrondies. Au milieu de la courtine est une petite porte ; le ravelin demi-circulaire, appelé demi-lune, qui la protège, est muni d’un pont-levis. Le passage pour arriver dans la place, est ainsi plusieurs fois brisé, suivant l’habitude du temps, pour qu’il soit soumis à un plus grand nombre de feux, et pendant un plus long espace.

Les bastions arrondis ne durèrent pas longtemps. Ils étaient plus difficiles à construire que les bastions polygonaux, et résistaient moins bien aux boulets. La demi-lune elle-même reprit la forme d’un angle simple, celle des anciens ravelins, tout en conservant son dernier nom, qui ne rappelle plus sa forme.

Le bastion est la partie capitale de la nouvelle fortification. Aussi ne doit-on pas être étonné des très-nombreux essais qui furent tentés avant qu’on arrivât au bastion pentagonal et symétrique moderne. Dans le livre de Maffei, Verona illustrata, on trouve divers dessins représentant les formes très-variées que l’on donnait, à cette époque, aux bastions.

Tous ces bastions étaient pleins, c’est-à-dire remplis de terre jusqu’à la base du parapet.

La figure 246 est le fac-simile d’une gra-