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dans les trous de ces montants et du pointard en arc de cercle, C D, soit la volée, soit la culasse, de sorte que l’angle du tir peut varier dans d’assez grandes limites. Mais les changements de direction dans le sens horizontal ne pouvaient s’exécuter qu’en faisant glisser la masse tout entière sur le terrain. En général, dans la construction des affûts, la difficulté est de réunir la mobilité et la solidité. Tous les affûts de cette époque pèchent par l’absence de l’une ou de l’autre de ces qualités.

Fig. 199. — Affût d’une bombarde du xve siècle, avec pointard double.

On arrivait plus facilement à un résultat satisfaisant avec des canons de petit volume, comme la couleuvrine que représente la figure 197 (page 329). Ce que l’on cherche à bien assurer dans cet affût, c’est le pointage dans le plan vertical. Le pointage dans le sens horizontal s’obtient facilement par les mouvements de tout l’appareil sur le terrain ; parce que le canon est très-léger et très-maniable. Cette couleuvrine de bronze est posée sur un support de bois, E, lequel est mobile, de bas en haut, autour de la cheville A. La pièce peut être élevée à diverses hauteurs en glissant, avec son support de bois, dans l’arc de pointage CD, qui est percé de trous dans lesquels on place une cheville. Pour pointer dans le sens horizontal, on faisait pivoter le système tout entier autour d’une cheville placée au point E. L’effort du recul était supporté à la fois par ces deux points d’appui.

Fig. 200. — Autre affût de bombarde du xve siècle avec pointard à vis de bois.

La figure 200 montre un affût beaucoup plus commode parce que les roues sur lesquelles il est porté, facilitent le pointage dans le sens horizontal[1]. Le char supportant la bombarde se compose de deux parties articulées l’une à l’autre au moyen de la cheville A. Le pointage dans le sens vertical s’effectue, au moyen de la vis de bois B. Cette vis est bien préférable au pointard en arc de cercle

  1. Cette figure, ainsi que les suivantes, sont tirées de l’ouvrage de M. Favé, qui a reproduit un grand nombre de dessins existant dans un manuscrit de la Bibliothèque impériale, sans date, ni nom d’auteur, mais qui représente, selon M. Favé, des pièces de l’artillerie italienne appartenant à la seconde moitié du xve siècle.