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métal. La lumière, percée obliquement, était conduite un peu en avant du fond de la chambre à feu. Cette chambre à feu présentait vers ses deux extrémités, et sur sa circonférence, des mortaises destinées à donner un point d’appui aux leviers qui vissaient et dévissaient la chambre et la volée.

Fig. 195. — Bombarde de Gand. Fig. 196. — Coupe horizontale de la bombarde de Gand.

Il ne faudrait pas croire, d’après cette disposition, que le chargement s’effectuât par la culasse, comme dans les veuglaires. Seulement il était utile, dans les transports, de séparer les deux parties de la pièce, pour les placer sur des chariots différents. On les ajustait au moment de s’en servir.

La bombarde d’Édimbourg est postérieure à celle de Louis XI.

Le Dulle Griete (fig. 195), la célèbre bombarde de Gand, se voit encore aujourd’hui, à Gand, sur la place du marché. Elle fut construite vers le milieu du xve siècle, et servit au siége d’Oudenarde. C’est la plus grande bouche à feu qui soit parvenue jusqu’à nous. Elle mesure 5 mètres de longueur totale. L’âme de la volée a 3m,31 de longueur et 0m,64 de calibre ; celle de la chambre 1m,37 de longueur, et 0m,26 de diamètre. Son poids est de 16 400 kilogrammes. Elle pesait donc presque tout autant que la fameuse bombarde construite à Luxembourg, en 1450, pour le compte du duc de Bourgogne, et qui ne put être utilisée. Le poids du boulet devait être de 340 kilogrammes, le quarante-huitième du poids de la pièce ; la charge de poudre peut être évaluée à 40 kilogrammes, ou du poids du boulet.

La coupe donnée par la figure 196, fait voir la disposition des parties constituantes de la bombarde de Gand. La volée se compose de trente-deux barres de fer forgé, de 0m,05 de largeur sur 0m,03 d’épaisseur, assemblées longitudinalement comme les douves d’un tonneau, et infléchies vers l’axe, à la partie postérieure de la volée, de façon à former un segment sphérique, se continuant par une surface cylindrique, de diamètre intermédiaire entre celui de la chambre et le calibre de la volée, et portant un pas de vis qui concorde avec celui de la chambre. Quarante et un manchons ou cercles de fer, d’égale largeur, accolés et soudés les uns aux autres, enveloppent entièrement les barres de fer, et les assurent dans leur position. Leurs épaisseurs différentes, croissant jusqu’à la chambre à feu, divisent la volée en quatre cylindres dont les diamètres extérieurs sont : 1m,00, 0m,938, 0m,880 et 0m,820. Un bourrelet formé de trois manchons d’épaisseurs progressives, renforce la bouche.

La chambre à feu est formée de vingt an-