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de Gênes, de petits canons de bois. Ils sont formés de douves épaisses assemblées, et recouvertes de cuir. On estime qu’ils datent de la première moitié du xive siècle.

Les canons de bois ne furent pourtant qu’une très-rare exception. Plus de la moitié des bouches à feu primitives, qui soient parvenues jusqu’à nous, sont en fer forgé. Elles se composent généralement de barres de fer soudées longitudinalement, et assurées par des manchons cylindriques, réunis entre eux et soudés aux barres. En outre, des bandes circulaires de fer, d’épaisseur et de diamètre différents, chassés à coups de marteau, comme les cercles d’un tonneau, les renforçaient, d’espace en espace.

Fig. 190. — Canon en fer forgé, du Musée d’artillerie de Paris. Fig. 191. — Canon en fer forgé, du Musée d’artillerie de Paris.

Le musée d’artillerie de Paris possède plusieurs de ces canons en fer forgé. Nous donnons les dessins de deux de ces pièces, qui portent les numéros 1 et 4, sur le catalogue de ce musée.

Le premier (fig. 190) qui paraît le plus ancien, est fait de trois barres de fer forgées et assemblées par quatre anneaux. Son calibre est de 6 centimètres. Il se compose d’une chambre, A, et d’une volée, s’adaptant l’une à l’autre au moment du tir. Sur la pièce représentée par la figure 190, l’espace que devait occuper la chambre à feu est vide, cette partie ayant été perdue. Mais la chambre à feu existe en place sur la pièce représentée par la figure 191.

La boucle à charnière, C, qui se voit sur l’une et l’autre figure, était probablement destinée à ficher dans le sol la bombarde au moyen de la pointe a (fig. 191) de la boucle C.

Le Musée d’armes de la ville de Bruxelles possède plusieurs petits canons en fer forgé, cerclés du même métal. Nous citerons particulièrement : un canon de 2 mètres de long, et du calibre de 4 centimètres, trouvé dans l’Escaut (no 12 Z du catalogue), — un autre de 1 mètre 20 de longueur et du calibre de 7 centimètres, trouvé à Nieuport (no 10 Z du catalogue), — un petit canon de 1 mètre 28 centimètres de long, du calibre de 4 centimètres, trouvé dans les démolitions d’une tour des remparts de Marche (Luxembourg), et muni d’un anneau pour le suspendre (no 3 Z du catalogue) ; — une bouche à feu marine, trouvée à Oudenarde, dans les fondations du pont de l’Escaut (no 8 Z) — et plusieurs couleuvrines, c’est-à-dire petites pièces très-longues et de faible calibre. Tous ces petits canons et couleuvrines sont en fer et cerclés du même métal.

Les autres bouches à feu du xive siècle étaient coulées en cuivre ou en bronze. On en fit plus tard en fonte de fer. On fabriquait et on coulait les canons comme les cloches ; le travail était exécuté par les mêmes fondeurs.

Un acte du gouvernement de la république de Florence, que nous avons déjà cité dans les premières pages de cette Notice, prouve