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Fig. 185. — Orgue de bombardes.


tint ainsi les véritables canons ou bombardes portées sur des affûts à roues.

Les canons des ribaudequins ne tiraient qu’une fois, au commencement de la bataille ; puis ils restaient inutiles. Les milices et les cavaliers passaient au-devant des chariots, pour combattre, parce qu’il aurait été trop long ou trop dangereux de les charger une seconde fois. Quand on approchait de l’ennemi, on plaçait les ribaudequins aux points les plus menacés, et le camp se retranchait derrière son charroi.

De nos jours, les ribaudequins sont remplacés par les chevaux-de-frise, machines de bois hérissées de pointes, qui ne portent pas de canons, mais seulement des piquants de fer, comme avant l’invention des armes à feu.

La figure 184, extraite par l’auteur des Études sur l’artillerie d’un manuscrit de la Bibliothèque impériale, représente une bombarde du xive siècle portée sur un affût à roulettes.

Quelquefois on plaçait sur le même affût un plus grand nombre de petits canons : le système prenait alors le nom d’orgue. La figure 185, extraite du même manuscrit, représente un orgue de bombardes, de provenance italienne.

À mesure que l’art de fabriquer les bombardes faisait des progrès, les formes et les proportions des tubes à feu subissaient des variations, et exigeaient de nouveaux noms. Au xve siècle, on appela, en raison de leur forme allongée et étroite, couleuvres et couleuvrines, des canons de très-petit calibre, et à longue volée, pesant de 12 à 50 livres. On distinguait les couleuvrines à main, et les couleuvrines à crochet. En Italie des hommes à cheval en furent parfois armés. Rarement les couleuvrines étaient à chambre, comme les veuglaires.

Les serpentines étaient des canons un peu plus gros que les couleuvrines, ils apparurent plus tard.

Fig. 186. — Volée de la bombarde, et son affût.
Fig. 187. — Chambre à feu de la bombarde.
Fig. 188. — Coin, ou laichet, pour réunir la chambre à feu et la volée.

Il arriva enfin une époque où les petits canons furent encastrés dans des affûts, suffisamment massifs pour résister au recul.

La figure 186 tirée de l’ouvrage de M. Favé,