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fanterie composée des milices des communes, se retranchait derrière ses charrois, pour se garantir de la cavalerie. On inventa même des voitures à deux roues, garnies, à l’arrière, de piques, qu’on tournait du côté de l’ennemi. Ces voitures étaient nommées ribaudequins, du mot ribaud, qui servait à désigner les hommes employés aux charrois de l’artillerie, et qui étaient chargés de conduire le matériel de guerre. Les ribaudequins furent les premiers affûts dans lesquels on encastra les armes à feu. On ne mit d’abord, sur chaque voiture, que un ou deux petits canons ; ils effrayaient plutôt l’ennemi et ses chevaux, qu’ils ne lui nuisaient par leurs projectiles.

Fig. 183. — Ribaudequin du xive siècle, armé de petits canons et de piques.

La figure 183 représente un ribaudequin portant quatre petits canons sur une même rangée. On voit au-dessous des canons, une rangée de cinq piques, dont trois portent des masses d’étoupes imbibées de matières inflammables. Entre les deux roues se dresse verticalement une cloison de bois, destinée à défendre les artilleurs contre les traits de l’ennemi.

Fig. 184. — Bombarde du xive siècle, sur un affût à roulettes.

Plus tard, on débarrassa les ribaudequins de cet attirail de piques et de hallebardes, reste superflu de l’ancien armement. On ob-