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cylindrique ; elle avait souvent la forme d’un cône tronqué. Leur partie postérieure, amincie, se terminait par un bouton, ou par une simple queue, droite ou recourbée, laquelle pouvait ainsi se ficher en terre.

Fig. 177. — Fantassin tirant une bombarde.

Les dessins de différentes bombardes que nous allons donner, feront mieux comprendre leur forme et leur usage. Ces figures sont extraites du beau livre de M. le général Favé : Histoire des progrès de l’artillerie, qui fait suite aux Études sur le passé et l’avenir de l’artillerie par l’empereur Napoléon III.

M. Favé a extrait d’un Traité des machines (De machinis libri decem), écrit en 1449, par Marianus Jacobus, surnommé Taconole, manuscrit qui appartient à la bibliothèque de Saint-Marc à Venise, quelques dessins, que nous reproduisons, et qui représentent les formes des bombardes en usage en Italie à cette époque. Dans la figure 178, la chambre à feu, ou âme de la bombarde A, est en forme de tronc de cône, ce qui permettait de tirer des projectiles de dimensions variables. La volée, B, avait également une forme conique.

Fig. 178. — Bombarde, d’après Marianus Jacobus.

Dans la figure 179, l’âme, A, étant plus longue et cylindrique, le tir avait plus de justesse et de portée.

Fig. 179. — Bombarde, d’après Marianus Jacobus.

Il est intéressant de connaître la forme qu’eurent les affûts des premières bouches à feu, La première forme paraît être celle que représente la figure 180. C’est une pièce de bois, munie de deux supports sphériques, a, pour soutenir la pièce, et terminée par deux montants parallèles A, B, entre lesquels pouvait jouer la queue recourbée, dont la bouche à feu était munie.

Fig. 180. — Bombarde sur un affût de bois (cerbotana italienne).

Cette bouche à feu, et son affût, étaient appelés en Italie cerbotana. À cette époque, le peu de résistance, et le défaut de solidité des bouches à feu, ne permettaient pas de les encastrer, c’est-à-dire de les rendre immobiles sur leur affût. On les laissait donc jouer librement. Les barres de bois parallèles A, B, et les supports sphériques a, servaient à faciliter et à varier le pointage.

Un manuscrit célèbre Tractatus Pauli Sanctini Dacensis, appartenant à la bibliothèque de Constantinople, renferme des dessins exacts de machines de guerre employées au xive siècle. La figure 181, extraite de ce manuscrit, et reproduite dans le tome Ier, des Études sur l’artillerie, par l’empereur Napo-