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glycérine, au point E, et doit communiquer le feu au liquide explosif. Une mèche à poudre, EF, est en rapport avec cette fusée et servira au mineur à mettre le feu à la fusée, et par conséquent à la nitro-glycérine.

Fig. 173. — Instruments pour placer la cartouche.
DEF. Cartouche munie de la mèche.
H. Épinglette.
G. Bourroir.

Le bourroir, G, sert à pousser la cartouche de poudre, quand on fait usage de poudre ordinaire, et l’épinglette H permet de s’assurer si la cartouche occupe bien la position prescrite.

On estime que l’action destructive de la nitro-glycérine est environ dix fois celle d’un poids égal de poudre de mine. Le prix de la fabrication de cette substance explosive est environ sept fois celui de la poudre de mine, ce qui montre qu’il y aurait quelque économie à substituer la nitro-glycérine à la poudre ordinaire des mineurs.

Toutefois le maniement de la nitro-glycérine s’accompagne de tels dangers, qu’il paraît presque impossible de consacrer cette substance, d’une façon régulière, au travail des mines. Elle fait quelquefois explosion sans cause connue, ou du moins sans cause que puisse prévoir la prudence humaine. Des navires contenant une faible provision de nitro-glycérine, des magasins où se trouvaient renfermés quelques échantillons de cette substance, ont été le théâtre de véritables désastres, causés par son explosion. Les journaux ont annoncé qu’une fabrique de nitro-glycérine a sauté à Stockholm, le 13 juin 1868, occasionnant la mort de quinze personnes, et ravageant tous les environs de la manufacture.

On ne connaîtra probablement jamais les causes précises des terribles explosions de nitro-glycérine qui ont eu lieu à San-Francisco (Californie), en 1867, et à Newcastle (Angleterre) en 1868 ; mais leur cause indirecte, tout au moins, semble avoir été la décomposition spontanée de cette substance, décomposition qui avait été produite ou accélérée par la température élevée des parties du bâtiment dans lesquelles elle était conservée. Dans d’autres cas, la rupture violente de vases contenant la nitro-glycérine a été occasionnée par l’accumulation des gaz engendrés par sa décomposition graduelle. Sans parler de son caractère vénéneux, l’extrême tendance de la nitro-glycérine à faire explosion, s’opposera probablement à son emploi, sur une grande échelle, pour remplacer la poudre de mine.

Pour terminer cette notice, nous dirons un mot d’un agent d’incendie qui a répandu récemment beaucoup d’inquiétudes en Angleterre.

On a donné, chez nos voisins, le nom de feu fénian à une dissolution de phosphore dans le sulfure de carbone, parce qu’on a saisi à Liverpool, en 1867, une assez grande quantité de ce liquide, qu’on croit avoir été préparé par les Fénians, dans une intention de guerre. Ce mélange est excessivement inflammable, les deux corps qui le composent étant eux-mêmes essentiellement combusti-