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obtenu une combinaison nitrée de glycérine, ayant l’aspect de l’huile d’olive, jaune, plus pesante que l’eau, insoluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther, et qui offrait toutes les propriétés détonantes du fulmi-coton. La découverte de M. Sobrero était cependant restée sans application.

C’est à M. Nobel, l’ingénieur suédois, que l’on doit, comme il vient d’être dit, les applications pratiques de ce liquide détonant à l’inflammation des fourneaux de mine.

Quelques détails sur la préparation de la nitro-glycérine et sur son mode d’emploi, ne seront pas de trop ici.

La nitro-glycérine se prépare en versant, par petites quantités successives, de la glycérine (produit secondaire de la fabrication des savons, autrefois connu sous le nom de principe doux des huiles, et qui a reçu différentes applications dans la médecine et dans les arts), dans un mélange d’un volume d’acide azotique, d’une densité de 1,43 et de deux volumes d’acide sulfurique, d’une densité de 1,83. Il faut maintenir le vase dans lequel on opère le mélange au milieu d’un bain de glace, afin de modérer l’intensité de la réaction. Si l’on verse dans l’eau le produit de cette réaction, on voit se précipiter un liquide huileux, sans odeur et insoluble dans l’eau : c’est la nitro-glycérine.

La nitro-glycérine, dont la densité est de 1,06, est solide à la température de 15 degrés centigrades. Enflammée à l’air, elle brûle simplement et sans faire beaucoup d’explosion ; mais si on l’enferme dans une enveloppe quelconque, et qu’on l’enflamme, elle produit une détonation violente.

C’est en 1854 que M. Nobel essaya, pour la première fois, la nitro-glycérine, comme agent d’explosion. Il était difficile d’employer un liquide dans les travaux des mines. M. Nobel construisit donc une fusée spéciale pour cette application. On place dans un tube métallique la charge de nitro-glycérine, et l’on fixe immédiatement au-dessus du liquide, une fusée, à l’extrémité de laquelle est attachée une petite charge de poudre à canon. Quand on enflamme cette fusée, la poudre placée à son extrémité inférieure fait explosion, et provoque celle de la nitro-glycérine.

Fig. 172. — Outils des mineurs pour la perforation des roches.
Α. Fleuret en fer de lance.
B. Fleuret en langue de chat.
C. Curette.

La figure 172 représente les instruments à l’aide desquels on creuse dans la roche les trous pour l’exploitation des carrières ou des mines. Les outils Α et B sont les fleurets, en acier trempé, qui servent à creuser dans la roche des trous verticaux ou obliques ; le premier est dit en fer de lance, le second en langue de chat. Le troisième outil, C, est une curette destinée à agrandir les trous faits par le fleuret.

La figure 173 fait voir la cartouche, DE, destinée à contenir la nitro-glycérine. D est le tube métallique qui reçoit la cartouche pleine de nitro-glycérine. Une fusée chargée de poudre ordinaire, est placée par-dessus la