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poudre sur des draps fixés au-dessus de vastes caisses, que l’on fait traverser par de l’air chaud. Cette opération présente quelques dangers, vu la difficulté de maintenir le courant d’air chaud à une température égale.

La poudre, en séchant, laisse une quantité notable de poussier, qu’on enlève à l’aide de l’époussetage. C’est la dernière opération que subit la poudre de guerre ; il ne reste plus qu’à l’enfermer dans les barils.

Nous venons de décrire la préparation de la poudre de guerre. Parlons maintenant des poudres de chasse.

Les poudres de chasse sont de trois espèces : la poudre fine, la poudre super fine, et la poudre extra fine. Dans toutes trois, les éléments de la poudre entrent dans les mêmes proportions, à savoir, pour 100 parties en poids :

Salpêtre pur 
78
Charbon pulvérisé 
12
Soufre divisé 
10

Les différences entre les trois qualités de poudre de chasse, tiennent à leur degré différent de finesse, lequel est déterminé par les diverses opérations de broyage et de granulation qu’on leur fait subir.

La préparation de la poudre de chasse se fait généralement dans des appareils autres que ceux que nous avons décrits jusqu’ici.

On pulvérise et on mélange les trois ingrédients de la poudre de chasse, non en les pilant dans des mortiers, mais en les faisant tourner dans des tonnes avec un poids égal de gobilles de bronze.

Fig. 157. — Tonne pour la pulvérisation des poudres de chasse (coupe verticale).
Fig. 158. — Tonne pour la pulvérisation des poudres de chasse (élévation).

La figure 157 montre la coupe verticale, et la figure 158 l’élévation de cet appareil. À l’intérieur du cylindre A (fig. 157), sont disposés des tasseaux longitudinaux, c, c, servant à retenir les gobilles et à les faire tomber sur la matière à broyer. Le mouvement de rotation est imprimé à la tonne A (fig. 158) au moyen de la courroie D, qui transmet à l’axe BB′ l’action de la force motrice.

Quand le broyage est terminé, on ouvre une porte t, t et on place dans l’intérieur de l’appareil une toile métallique destinée à retenir les gobilles. Le mouvement de rotation continuant, les éléments pulvérisés tombent dans l’espace G (fig. 158), et sont recueillis dans des barils.

On pulvérise séparément dans ces tonnes, le salpêtre et le charbon

Le soufre est pulvérisé quelquefois avec le charbon ; mais le plus souvent on le pulvérise seul, parce qu’il est utile, après sa pulvérisation, de le soumettre au blutage. Le blutage est surtout destiné à séparer du soufre