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Fig. 143. — Explosion de la poudrerie d’Essonne pendant la fabrication de la poudre à base de chlorate de potasse.


sance. On multiplia les précautions indiquées en pareil cas ; mais tout fut inutile : une nouvelle explosion fit sauter la fabrique, et tua trois ouvriers.

On n’a plus songé depuis cette époque à recommencer de si funestes tentatives. D’ailleurs, on sait aujourd’hui que la poudre au chlorate de potasse n’a que des dangers et n’offre aucun avantage. Elle est si détonante, que le mouvement seul d’une voiture peut déterminer son explosion. Toutes les substances qui, comme le chlorate de potasse, détonent par le simple choc, donnent des poudres brisantes, dont l’action brusque et instantanée, s’exerçant à la fois contre le projectile et contre les parois intérieures du canon, provoque presque toujours la rupture de l’arme.


CHAPITRE V

propriétés et composition de la poudre à canon actuelle. — ses effets balistiques. — propriétés et préparation des ingrédients de la poudre : le salpêtre, le charbon et le soufre.

Après cette histoire de l’invention et des perfectionnements successifs des poudres de guerre, depuis leur première origine dans l’antiquité jusqu’à nos jours, nous avons à décrire les procédés qui servent à la fabrication de la poudre actuelle, et à faire connaître ses propriétés physiques, chimiques et balistiques.

Telle qu’on l’emploie aujourd’hui dans les armes, la poudre de tir est un corps, ou une réunion de petits corps, identiques de composition, ayant la propriété de se transformer, dans un temps très-court, en un volume considérable de gaz, sous l’influence d’une température d’environ 300 degrés, provoquée en un point quelconque de sa masse.