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Fig. 134. — Machine roulante pour attacher le feu grégeois à la porte des forteresses.


tu ordonneras aux ouvriers en naphte de lancer du liquide préparé sur le bois ; ensuite ils attaqueront le bois, avec du feu de naphte. Quand les défenseurs du château sentiront l’odeur de cette eau, ils périront, et il ne se sauvera que ceux qui auront pris la fuite.

On ne pourra pas se maintenir un seul instant dans le château à cause de la fumée, de l’obscurité, de l’odeur infecte et de la chaleur. Si la porte du château est de fer et que tu veuilles en forcer l’entrée, fais-y lancer de cette eau, puis tu l’attaqueras avec du feu de naphte ; la porte sera brisée, mise en pièces ; elle tombera par terre à l’heure même, s’il plaît à Dieu. »

La figure 134 représente, d’après le manuscrit latin de la Bibliothèque impériale que nous avons déjà cité, une machine roulante qui, poussée par derrière et mettant à couvert les assaillants, servait à attacher des brûlots incendiaires à la porte des forteresses.

Fig. 135. — Balles incendiaires brûlant dans l’eau.

La figure 135, empruntée à la Pyrotechnie de Hanselet Lorrain, montre des balles incendiaires que l’on jetait du bord d’un navire, ou du haut des murs d’une ville entourée d’un fossé plein d’eau. Ces balles incendiaires projetées dans l’eau tout allumées, s’y enfonçaient sans s’éteindre, remontaient à la surface, et continuant d’y brûler, allaient mettre le feu aux ouvrages en bois préparés pour le siège et l’escalade ou inquiéter les assiégeants.


CHAPITRE II

le feu grégeois introduit chez les arabes au xiiie siècle. — son emploi durant les croisades. — récits des historiens. — véritables effets du feu grégeois. — roger bacon n’est pas l’inventeur de la poudre. — textes confirmatifs de cette assertion.

Après la prise de Constantinople par les croisés, en 1204, la connaissance du feu