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mort, en 1868, chargé d’honneurs et d’années, à sir David Brewster, à qui l’on devait déjà l’invention du Kaléidoscope, qui a tant amusé les enfants, grands et petits.

Fig. 115. — David Brewster.

Le stéréoscope à réfraction ou stéréoscope à prisme est un perfectionnement essentiel du stéréoscope à réflexion, en ce qu’il permet de remplacer les miroirs plans, employés par M. Wheatstone, par deux prismes occupant très peu de place, et disposés de manière à réfléchir la lumière comme des miroirs plans. Cette substitution permet de réduire considérablement le volume de l’instrument et de le rendre usuel et transportable.

M. David Brewster fut conduit à substituer, dans ce cas particulier, des prismes réfracteurs aux miroirs, par les études qu’il avait faites pour remplacer les miroirs, dans un grand nombre d’instruments d’optique, par des prismes réfracteurs. C’est en 1844, que M. Brewster construisit le stéréoscope à prisme.

Malgré sa simplicité de construction et la beauté des effets optiques auxquels il donnait naissance, le stéréoscope à prisme serait demeuré confiné dans le domaine de la science pure, sans l’infatigable persévérance de son inventeur.

Après avoir essayé pendant six années, de triompher de l’ignorance et du mauvais vouloir des opticiens et des photographes anglais, qui se refusaient à fabriquer des vues stéréoscopiques, M. Brewster, désespérant de populariser son invention en Angleterre, vint à Paris en 1851. MM. Soleil et Duboscq, opticiens, ainsi que M. l’abbé Moigno, auxquels il fit voir l’instrument qu’il avait fait fabriquer par Soudon, opticien à Dundée, comprirent tout de suite tout le parti que l’on pouvait tirer de cet appareil, et M. Duboscq en fit aussitôt fabriquer plusieurs.

Un incident particulier contribua beaucoup à donner, en Angleterre, une certaine vogue au stéréoscope. Un de ces instruments avait été présenté par M. Brewster, à l’Exposition universelle de Londres, en 1851, à titre de nouveauté scientifique. Pendant une des visites que la reine Victoria faisait au Palais de cristal, cet instrument frappa ses regards ; Elle s’amusa longtemps de ce spectacle nouveau. Quelques jours après, M. Brewster présenta à la reine un magnifique modèle de stéréoscope, construit à Paris par M. Duboscq. La souveraine d’Angleterre se montra très-heureuse de cet hommage.

L’événement ayant fait quelque bruit, M. Duboscq reçut d’Angleterre de nombreuses demandes. L’instrument une fois connu, la vogue ne tarda pas à arriver. Aussi les opticiens anglais, regrettant leur erreur première, se mirent-ils à fabriquer presque tous des stéréoscopes Brewster, de préférence au stéréoscope Wheatstone.

Il restait cependant à faire connaître et à répandre cet instrument en France. C’est à M. l’abbé Moigno que revient le mérite d’avoir fait sur le continent, la fortune scientifique de l’instrument de Brewster.

M. l’abbé Moigno commença par écrire