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Fig. 114. — La métaphysique de l’art du dessin (page 181).


incomparable délicatesse, les plus fines pages de Miéris et de Gérard Dow. Le dessinateur trouve, pour la reproduction des monuments, des édifices et des paysages, un précieux auxiliaire dans l’épreuve photographique, qui lui montre comment les ombres et les lumières de son modèle se traduisent sur une surface plane. La photographie est encore d’un incontestable secours pour l’exacte reproduction de la figure et du détail anatomique. Un instant suffit pour arrêter sur le papier photographique, certains mouvements instantanés du corps humain dont le modèle vivant est inhabile à fournir le type fugitif : les images de ces mouvements, presque insaisissables par les moyens ordinaires, donnent au dessinateur des leçons autrement utiles que celles du modèle vivant ou de l’écorché anatomique. Dans le portrait, ce caractère essentiellement mobile de la physionomie, qui s’évanouit sur les traits de la personne qui pose, avec une rapidité désespérante pour l’artiste, cet air particulier, cette attitude, etc., dont l’ensemble heureusement reproduit constitue la ressemblance, sont saisis en un clin d’œil par l’instrument de Daguerre, et peuvent ensuite rester sous les yeux du peintre, comme un guide assuré dans l’exécution de son travail.