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divisée, placée au-devant de ces deux courbes, permet de connaître leur écartement, et par suite celui des feuilles d’or à un instant quelconque.

Le photo-électrographe de Ronald sert, dans l’observatoire de Kew, à enregistrer d’autres phénomènes que ceux de l’électricité atmosphérique. Les indications du baromètre, du thermomètre, et celles de la boussole de déclinaison, peuvent être notées avec le même appareil, grâce à des modifications dans le détail desquelles nous ne saurions entrer ici.

Le papier chimique qui sert à recevoir ces impressions, est préparé en le trempant dans un bain d’iodure et de bromure de potassium ; mais ce n’est qu’au moment de s’en servir qu’on le rend impressionnable à la lumière en le plongeant dans la dissolution d’acétonitrate d’argent. Il noircit directement à la lumière de la lampe de l’appareil ; mais comme l’image manque habituellement d’intensité, on la développe au moyen d’une dissolution d’acide gallique, puis on la fixe à la manière ordinaire.

Les papiers, porteurs de ces courbes blanches, qui retracent les variations d’intensité des phénomènes météorologiques ou physiques, sont conservés dans les archives de l’Observatoire, et peuvent toujours être consultés

Une des parties importantes de la physique, la photométrie, qui traite de la comparaison de l’intensité des diverses sources lumineuses, trouve dans les procédés photographiques de précieuses ressources d’expérimentation. Avant la découverte du daguerréotype, les physiciens ne pouvaient déterminer avec rigueur l’intensité comparée de deux sources lumineuses, que lorsque celles-ci brillaient simultanément : les moyens de mesure perdaient la plus grande partie de leur valeur, quand les deux lumières n’étaient pas visibles à la fois. C’est ainsi que l’intensité relative de la lumière solaire et de la lumière des étoiles ou de la lune n’avait pu jusque-là être fixée avec exactitude. L’emploi des moyens photographiques a permis de procéder avec rigueur à cette détermination délicate. Un papier sensibilisé, étant exposé à l’influence chimique de l’image formée au foyer d’une lentille par un objet lumineux, le degré d’altération subie par la couche sensible sert de mesure à l’intensité de la lumière émise. On a pu comparer ainsi avec précision les rayons éblouissants du soleil et les rayons trois cent mille fois plus faibles de la lune.

Fig. 95. — Léon Foucault

MM. Fizeau et Foucault ont eu recours au même moyen pour étudier comparativement les principales sources lumineuses, naturelles ou artificielles, en usage dans l’industrie et dans l’économie domestique.

Plusieurs physiciens ont cru reconnaître que la lumière solaire émise deux ou trois heures avant midi diffère, par quelques caractères, de celle qui est émise aux périodes correspondantes après le passage au méridien. Il était donc utile de chercher à apprécier les