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qu’il s’agit de noter, la lumière de la lampe réfléchie dans ce miroir, décrit, sur l’écran où on la reçoit, un arc d’autant plus grand que cet écran est plus éloigné. Or, cet écran, placé dans un lieu obscur, porte un papier photographique. On obtient donc ainsi, sur une surface impressionnable, la trace du mouvement angulaire accompli dans un certain intervalle par l’aiguille aimantée. On comprend que si le papier sensible, est fixé à un cylindre tournant horizontalement sur son axe une fois en vingt-quatre heures, la marche du point lumineux réfléchi sera indiquée par l’espace influencé sur le papier. Il n’y a donc plus qu’à rendre permanente, à l’aide des procédés ordinaires, l’impression laissée sur la surface sensible. Les épreuves photographiques sur papier ainsi obtenues conservent et représentent l’indication des différents mouvements de l’aiguille magnétique pendant le cours de vingt-quatre heures.

Un appareil du même genre est employé à Greenwich, pour enregistrer les indications du baromètre.

On a suivi à l’observatoire de Kew, près de Londres, un procédé analogue pour la construction d’un photo-électrographe, c’est-à-dire d’un appareil destiné à inscrire les variations de l’état électrique de l’atmosphère. Voici la description de cet instrument, dont les figures 91, 92, 93 et 94, représentent les divers organes.

Un électroscope à feuilles d’or mis en communication avec un paratonnerre placé sur l’observatoire, fait connaître l’état électrique de l’air. La quantité d’électricité libre que contient l’atmosphère, est accusée par l’écartement, plus ou moins grand, de ces deux feuilles d’or. On éclaire fortement ces feuilles au moyen d’une lampe, et l’on reçoit leur image sur une feuille de papier enduite d’iodure d’argent, qui se déroule de haut en bas, d’un mouvement régulier et continu, à l’aide d’un système d’horlogerie. On obtient ainsi deux courbes sinueuses, s’écartant ou se rapprochant l’une de l’autre, qui permettent de constater l’état électrique de l’atmosphère à une heure quelconque du jour.

Fig. 91. — Photo-électrographe de Ronald.

La figure 91 montre la plus grande partie de cet instrument, qui a été imaginé par sir Francis Ronald, et établi en 1845, dans l’observatoire de Kew. L’extrémité inférieure de la tige du paratonnerre, et la tige A, parfaitement isolée, qui lui fait suite, communiquent, au moyen de la tige horizontale B, avec les feuilles d’or, ou l’électromètre C. Cet électromètre est contenu dans une cage de verre, qui n’est pas représentée sur la figure, et qui met les feuilles d’or à l’abri des ébranlements causés par les courants d’air extérieur. Ces mêmes feuilles d’or sont éclairées par une lampe à huile, D, dont la lumière traverse, pour les éclairer, une ouverture