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nées par la lumière, et laisse voir une image négative, représentée par les traits résineux du bitume.

Fig. 86. — Gravure héliographique obtenue par le procédé de M. Baldus.

Cependant le dessin est formé d’un voile si délicat et si mince, qu’il ne tarderait pas à disparaître en partie, par le séjour de la plaque au sein du liquide. Pour lui donner la solidité et la résistance convenables, on l’abandonne pendant deux jours, à l’action de la lumière diffuse. Le dessin ainsi consolidé, on plonge la lame de métal dans un bain galvanoplastique de sulfate de cuivre, et voici maintenant les merveilles de ce procédé. Attachez-vous la plaque au pôle négatif de la pile, vous déposez sur les parties du métal non défendues par l’enduit résineux, une couche de cuivre en relief ; la placez-vous au pôle positif, vous creusez le métal aux mêmes points, et formez ainsi une gravure en creux. Si bien qu’on peut à volonté, et selon le pôle de la pile auquel on s’adresse, obtenir une gravure en creux ou une gravure en relief ; en d’autres termes, une gravure à l’eau-forte, pour le tirage en taille-douce, ou une gravure de cuivre en relief, analogue à la gravure sur bois, pour le tirage à l’encre d’impression.

Aujourd’hui, disons-nous, M. Baldus a complétement supprimé la galvanoplastie. Quelques minutes lui suffisent pour rendre les planches de cuivre dont il se sert, en état de servir au tirage en taille-douce.

C’est au moyen d’un sel de chrôme, sans aucun emploi de bitume de Judée, que M. Baldus rend impressionnable à la lumière la lame de cuivre. Sur une lame de cuivre ainsi rendue impressionnable, on applique le cliché de verre portant la photographie à reproduire, et on expose le tout à l’action de la lumière. Après l’exposition lumineuse, on place la lame de cuivre portant la couche impressionnée dans une dissolution de perchlorure de fer, qui attaque la lame de cuivre dans les points qui n’ont pas été influencés par la lumière ; et l’on obtient ainsi un premier relief.

Comme ce relief ne serait pas suffisant, on l’augmente, en replaçant la lame de cuivre dans le mordant de perchlorure de fer, après avoir passé sur le métal un rouleau d’encre d’imprimerie. L’encre s’attache aux parties en relief et les défend de l’action du mordant. On peut, en répétant ce traitement, donner aux traits de la gravure la profondeur que l’on désire.

Si l’on a fait usage d’un cliché photogra-