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Fig. 3. — Maison de campagne des Gras, près de Châlon-sur-Saône, ou Nicéphore Niépce exécuta ses recherches sur l’héliographie.


Nicéphore Niépce commença par faire usage du chlorure d’argent, c’est-à-dire qu’il suivit les traces de Charles et de Wedgwood, mais que bientôt il abandonna ces substances impressionnables, pour en chercher d’autres.

Il copiait des estampes en soumettant à l’action de la lumière cette estampe rendue transparente par un vernis, et l’appliquant sur la substance impressionnable, préalablement étalée, en couche mince, sur une planche d’étain. Il essayait, en même temps, de faire usage de la chambre obscure, car dès l’année 1816, il avait construit une sorte de chambre obscure, en adaptant une lentille à une boîte, qui avait servi de baguier. Tout cela était fort grossier, fort imparfait ; mais pouvait-on faire mieux au fond d’une province et dans une campagne isolée ?

Quelques passages des lettres publiées par M. Victor Fouque, sont tout ce que l’on possède concernant les premières recherches de Nicéphore Niépce. Nous les rapporterons, pour que le lecteur puisse se former lui-même une opinion sur la véritable portée des premiers essais du physicien de Châlon.

Le 12 avril 1816, Joseph-Nicéphore écrivait à son frère Claude :

« Je profite du peu de temps que nous avons à passer ici, pour faire faire une espèce d’œil artificiel qui est tout simplement une petite boîte carrée de six pouces de chaque face, laquelle sera munie d’un tuyau susceptible de s’allonger et portant un verre lenticulaire. Je ne pourrais sans cet appareil me rendre complétement raison de mon procédé. Je m’empresserai de t’informer du résultat de l’expérience que je compte faire lorsque nous serons de retour à Saint-Loup. »

Mais, en arrangeant la lentille dans cette boîte, il cassa son objectif. Il écrivait donc à son frère, le 22 du même mois :