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que le dépôt des impuretés qui pourraient se trouver dans le liquide. On redresse l’appareil, après une ou deux minutes, on retire le bain avec la ventouse, et on le remet dans le flacon qui contient ordinairement ce liquide (fig. 74).

Fig. 73. — Manière de répandre le bain d’argent sur la plaque.
Fig. 74. — Manière de verser dans le flacon le bain qui a servi.

La plaque est dès lors prête à être impressionnée par la lumière. Après un temps de pose variable suivant l’intensité du jour, on remet l’obturateur.

Il ne s’agit plus que de faire apparaître et de fixer l’image.

Au moyen d’une seconde ventouse semblable à la première, on coule le sulfate de fer dans l’appareil, qu’on renverse de nouveau et qu’on vide au bout de deux minutes. L’épreuve est alors développée. On enlève la plaque portant son empreinte. On la lave et on la couvre d’une solution très-concentrée d’hyposulfite de soude pour la fixer.

Quand la plaque est sèche, on la vernit, et on se sert de ce négatif sur verre pour tirer les épreuves positives sur papier.

Pour tirer ces épreuves sur papier, il suffit de placer bien exactement la glace dans la petite presse, d’appliquer le papier sensible sur le côté collodionné de la glace et de l’exposer au soleil pendant une demi-heure environ ; cela fait, on retire l’épreuve de la presse et on la plonge dans un verre d’eau pendant trois quarts d’heure, jusqu’à ce que les blancs soient bien venus. Les clichés vigoureux demandent une plus longue exposition.

Avec cet appareil, toute personne, pourvu qu’elle soit adroite et soigneuse, peut obtenir des résultats assez satisfaisants : seulement les épreuves sont toujours de très-petite dimension.

Nous terminerons ce chapitre en disant quelques mots des photographies magiques, sorte de jouet que l’on vend chez quelques opticiens.

On vous donne une feuille de carton blanc, sur laquelle l’œil ne découvre aucune tache ; mais il suffit d’y appliquer une feuille de papier blanc, et de verser de l’eau sur cette feuille de papier, pour y faire apparaître une photographie. L’épreuve s’améliore encore beaucoup et acquiert plus de stabilité, si on la laisse séjourner quelque temps dans l’eau.

Voici le procédé employé pour produire ces images, qui n’apparaissent qu’à la volonté de l’opérateur.

Une épreuve photographique obtenue à la manière ordinaire sur papier albuminé, est traitée comme il suit.

Dès qu’elle sort du négatif, on la lave avec soin dans une chambre obscure, pour enlever tout l’azotate d’argent. Ensuite, au lieu de la faire virer au chlorure d’or, on la plonge, dans une chambre noire, au sein d’un bain formé de 8 parties d’une solution saturée