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distinguer les navires portant le même numéro. Les 25 000 autres signaux servent à composer toutes les communications possibles. Ils représentent, comme le montre l’exemple ci-dessus, des objets, des noms géographiques, des membres de phrases ou des phrases entières, des nombres ou des syllabes permettant d’épeler les noms propres. Les combinaisons de deux ou trois signes ont été réservées pour les communications les plus utiles lors des rencontres à la mer ; celles de deux signes spécialement pour les avis importants et pressés.

Le Code anglo-français est divisé en deux volumes. Le premier, comprenant le dictionnaire de la langue universelle ; le second, la liste des navires. Le dictionnaire se divise lui-même en deux parties. La première présente, rangés par ordre alphabétique, les mots les plus usuels. Autour de chaque mot sont groupés les membres de phrase et les phrases dans lesquelles ce mot joue un rôle essentiel. En regard de chaque lambeau de phrase se trouve le signal qui l’exprime. L’autre partie sert à déchiffrer les signaux ; elle renferme les différentes combinaisons de consonnes, rangées par ordre alphabétique, et suivies de leur interprétation. Les différentes nations maritimes ne tarderont pas à publier des dictionnaires analogues à l’usage de leurs bâtiments.

Les signaux dont il a été question jusqu’ici, sont parfaitement visibles à des distances peu considérables, mais ils cesseraient de l’être au delà d’un certain éloignement. Dans ce cas, on emploie une autre catégorie de signaux, empruntée au code Reynold : les combinaisons d’une boule, d’une flamme et d’un pavillon carré. Ces combinaisons, au nombre de dix-huit, remplacent les dix-huit signaux de petite distance, et représentent chacune une consonne déterminée. On compose un groupe de consonnes en arborant successivement plusieurs de ces signaux, et faisant précéder le premier et suivre le dernier, par une boule élevée seule. En outre, on a affecté à chacun des dix-huit signaux de grande distance une signification spéciale et urgente ; et dans ce cas, on le fait précéder et suivre d’une boule, pour faire savoir qu’il doit être considéré isolément. Enfin, on arrivera peut-être à employer le même dictionnaire pour les signaux de nuit, en choisissant dix-huit groupes de lanternes ou d’autres objets facilement visibles, auxquels on donnera les noms des dix-huit consonnes ; mais cette question est encore à l’étude.

Nous venons de dire que le nouveau code anglo-français, ou Code Larkins, conserve les signaux du code Reynold, quand on se trouve à une trop grande distance. La figure 29 (page 81) représente l’application du code Reynold à ce cas particulier. On trouve expliqué comme il suit, dans l’ouvrage de M. de Reynold, la manière de communiquer entre des troupes de débarquement et des bâtiments en rade.

« En cas de détresse, dit M. Reynold, de manque de tout pour faire les signaux indiqués précédemment, un homme seul peut les représenter, ainsi que l’ont reconnu les commissions.

Un homme donc, élevant verticalement, soit au bout d’un fusil, soit au bout d’une gaffe, un objet flottant, tel qu’un pavillon, un mouchoir, un lambeau d’étoffe, signifiera comme le pavillon seul des signaux de jour : attention, aperçu, virgule, ou le signe .

Étendant

le

bras
droit,
horizontalement, avec un objet flottant, il représentera 
1
»
à 45° 
2
gauche,
horizontalement 
3
»
à 45° 
4
droit,
horizontalement, avec un objet opaque (un chapeau, une manne) 
5
»
à 45° 
6
gauche,
horizontalement 
7
»
à 45° 
8
Le bras droit horizontal avec un objet flottant, le bras gauche horizontal avec un objet opaque 
9
Le bras gauche horizontal avec un objet flottant, le bras droit horizontal avec un objet opaque 
0

On peut représenter ainsi toutes les combinaisons de nombres[1]. »

  1. Code Reynold, pp. XLII, XLIII.