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Fig. 28. — Navire exécutant les signaux du code Reynold (communication avec le pilote d’un port).


misé, s’il eût été toujours possible aux navires qui se croisent, d’échanger des avis, de s’instruire mutuellement de ce qui se passait dans les différents ports qu’ils avaient visités. L’importance de ce genre de communication, aux points de vue commercial, politique et militaire, n’a pas besoin d’être plus longuement établie ; elle saute aux yeux.

Mais en dehors de cette utilité commerciale ou nautique, on comprend que la simple possibilité d’échanger, de temps à autre, quelques phrases, ne soit pas un médiocre service rendu aux gens de mer. Sur un navire, tout devient distraction. Un lambeau de conversation, lancé à travers l’espace, est une véritable jouissance pour celui qui, pendant des semaines entières, n’a vu que le ciel et l’eau. Dès qu’un navire apparaît à l’horizon, il est l’objet de la curiosité de l’équipage. On fait des conjectures sur sa nationalité et sa destination. On cherche à distinguer la forme de sa coque et son pavillon. Quand on s’est approché à une distance convenable, on se fait des signes, et l’on cherche à entamer une conversation. Le capitaine fait arborer ses pavillons hiéroglyphiques ; il dresse les signaux de la langue nautique, puis il attend la réponse. Mais trop souvent, ces signaux sont lettre morte : on parle dans le désert. L’étranger ne comprend pas, car il a un autre code à son bord, de sorte qu’avec la meilleure volonté du monde, on ne peut parvenir à échanger deux phrases qui offrent un sens quelconque. On se sépare donc avec dépit, sans avoir pu se dire un mot.

Les différents codes qui ont été jusqu’ici en usage dans la marine des différentes nations, n’étaient pas sans valeur pratique ; mais au-