Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/669

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 348. — Le rêve d’un éthérisé (page 668).


administration insuffisante de l’agent anesthésique témoignent, par leurs cris et leur agitation excessive, que la sensibilité, au lieu d’être suspendue, présente au contraire un nouveau degré d’exaltation.

Le second ordre de modifications qui s’observent, suivant l’auteur du Traité de la méthode anesthésique, dans l’exercice de la sensibilité, consiste en un trouble apporté dans les relations habituelles des modes divers de cette fonction. Le lien naturel qui unit entre eux les modes particuliers, dont l’ensemble compose la sensibilité générale, est momentanément interrompu ou coupé. Cette observation permet de se rendre compte d’un certain nombre de faits bizarres et inexplicables en apparence, signalés par les praticiens. On sait, par exemple, que dans les premiers moments de l’éthérisation, le sens du tact peut être affaibli de manière à ne plus apprécier la forme ou le poids d’un corps étranger, et néanmoins persister assez pour apprécier des pincements ou des piqûres, l’application de la chaleur ou du froid. Un individu plongé dans