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Fig. 330. — Ascension de MM. Barral et Bixio, départ de l’Observatoire le 27 juillet 1850.


traordinaire, qu’il valait à lui seul le voyage dans ces régions.

Le thermomètre s’abaissa sous leurs yeux à la température, extraordinaire, de — 39°, du point voisin de la congélation du mercure.

On s’attendait si peu à cet abaissement de température, que les instruments étaient impuissants à l’accuser, leur graduation n’étant pas prolongée assez bas, et presque toutes les colonnes étaient rentrées dans les cuvettes. Deux degrés de moins encore et le mercure des thermomètres et du baromètre se congelait, en brisant tous les tubes.

Ce froid s’était fait sentir, d’ailleurs, très-brusquement. C’est à partir seulement des 600 derniers mètres que la loi du décroissement de température fut ainsi troublée inopinément. Il est probable que le nuage que les observateurs traversaient, était le théâtre particulier de cette température anormale. Il est certain du moins qu’un froid rigoureux n’est point propre à cette hauteur, car Gay-Lussac, en s’élevant à 7 016 mètres, n’avait rencontré que