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Fig. 283. — Le Comte d’Artois, aérostat construit par Alban et Vallet, au mois d’août 1785.


qui ne répondent à aucune intention scientifique, n’offrent, pour la plupart, qu’un faible intérêt. Cependant, avant de suivre les aérostats dans une nouvelle période plus sérieuse de leur histoire, celle des applications militaires et scientifiques, nous rappellerons quelques-uns des voyages aériens qui ont eu, de 1785 à 1794, le plus brillant succès de curiosité.

L’ascension du docteur Potain mérite d’être citée à ce titre. Il traversa en ballon le canal Saint-Georges, bras de mer qui sépare l’Angleterre de l’Irlande. Il avait perfectionné la machine hélicoïde de Blanchard, et s’en servit, dit-on, avec quelque avantage.

L’Italien Lunardi exécuta, à Édimbourg, différentes ascensions. Harper fit connaître, à Birmingham, les ballons à gaz hydrogène ; enfin Alban et Vallet construisirent, à Javelle, près de Paris, un aérostat, qui fut nommé le Comte d’Artois.

Alban et Vallet étaient directeurs de l’usine de produits chimiques de Javelle. Ils avaient tant de fois fabriqué et fourni du gaz hydrogène aux aéronautes, que l’envie leur prit d’effectuer eux-mêmes des ascensions. Ils construisirent un excellent aérostat (fig. 283), pourvu de rames en forme d’ailes de moulin à vent, et se livrèrent à quelques essais pour se diriger dans l’air au moyen de cet appareil. Leurs expériences eurent lieu au mois d’août 1785.

C’est à cette époque que l’abbé Miollan éprouva au Luxembourg, en compagnie du