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Fig. 268. — Ascension de Blanchard au Champ-de-Mars, à Paris, le 2 mars 1784.


son volume. Il tomba rudement à terre, et la nacelle éprouva un choc des plus violents. Le bon père jugea prudent de quitter la place.

Blanchard répara promptement le dommage, et il s’apprêtait à repartir seul, lorsqu’un jeune homme perce la foule, se jette dans la nacelle, et veut absolument s’élancer avec lui. Toutes les remontrances, toutes les prières de Blanchard furent inutiles. « Le roi me l’a permis ! » criait l’obstiné. Blanchard, ennuyé du contre-temps, le saisit au corps pour le précipiter de la nacelle ; mais le jeune homme tire son épée, fond sur lui et le blesse au poignet. On se saisit enfin de ce dangereux amateur, et Blanchard put s’envoler.

On a prétendu que ce jeune homme n’était rien moins que Bonaparte, élève à l’École militaire. Dans ses Mémoires, Napoléon a pris la peine de démentir ce fait : le jeune homme dont il s’agit était un de ses camarades, nommé Dupont de Chambon, élève, comme lui, de l’École militaire, et qui avait fait avec ses camarades le pari de monter dans le ballon.

Blanchard s’éleva au-dessus de Passy, et vint descendre dans la plaine de Billancourt, près de la manufacture de Sèvres ; il ne resta