Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/424

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une autre pièce de l’appartement, dans un vestibule, dans la cave, ou dans la cour.

La pile qui sert à mettre en action les sonneries électriques, est le plus souvent la pile de Marié-Davy, formée de sulfate de plomb et de sel marin, séparés par un vase poreux. La pile Grenet à sulfate de mercure est également employée au même usage.

L’électricité ne circule dans les fils qu’au moment où la sonnerie est mise en action. Il résulte de là une excessive économie, l’électricité n’étant dépensée qu’au moment précis et unique où l’appareil doit agir. Aussi les piles, une fois établies, n’ont-elles besoin que d’être examinées de deux mois en deux mois, s’il s’agit d’une pile Marié-Davy, et seulement tous les six mois, s’il s’agit d’une pile Grenet à sulfate de mercure. Les constructeurs qui ont établi les sonneries, entretiennent les piles chez le client, pour un abonnement annuel de vingt-cinq francs, si le nombre des couples de la pile de Marié-Davy ne dépasse pas douze.

Fig. 250. — Bouton d’appel.

On fait retentir la sonnerie en touchant un bouton d’appel (fig. 250). Dans l’état ordinaire l’électricité ne circule pas dans les fils ; le bouton d’appel a pour résultat d’établir le courant, c’est-à-dire de faire circuler l’électricité dans les deux fils qui se rendent à la pile, au moyen de la disposition suivante.

Fig. 251. — Coupe verticale du bouton d’appel.

Les fils sont interrompus à l’intérieur du bouton et leurs extrémités libres sont placées en regard. Si l’on vient à réunir ces deux extrémités par une tige métallique, on complète la communication métallique, et l’on établit ainsi le circuit voltaïque. Quand le bouton d’ivoire B (fig. 251) est pressé par le doigt, il déprime le ressort rr, qui porte ce bouton B. Ce ressort rr vient alors toucher la tige métallique A, qui communique avec le fil conducteur, et le courant électrique circule aussitôt dans tout le système. Dès lors le trembleur est mis en action par l’effet de l’électro-aimant. Les fils conducteurs de la pile aboutissent aux vis a, b, qui servent en même temps à fixer le ressort rr et la tige A.

D’après ce qui vient d’être expliqué, le roulement de la sonnerie dure tant que le doigt reste appliqué sur le bouton, et il s’arrête quand le bouton n’est plus pressé.

Une seule pile suffit pour faire marcher tous les boutons d’appel et toutes les sonneries ; mais il faut que chaque bouton et chaque sonnerie aient leurs deux fils particuliers, composant un courant complet et aboutissant aux deux pôles de la pile. Tous ces fils viennent se réunir en un conducteur commun à chacun des deux pôles de la pile.

On a apporté à ce système de sonneries un perfectionnement remarquable, en imaginant un tableau indicateur, qui avertit le domestique du numéro de la chambre ou de l’étage de la maison qui a appelé.

Voici le mécanisme de ces indicateurs que représente la figure 252.

Le fil qui se rend à la pile, traverse l’électro-aimant E, aimante cette bobine et attire l’armature A. Or, dans l’état ordinaire, l’armature A est tenue en prise, quand elle est au repos, par un crochet MN. L’armature ayant été attirée de haut en bas par l’action électro-magnétique, la pièce MN tombe dans