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Fig. 210. — Gratte-bosses. Fig. 211. — Gratte-bosses.

Le gratte-bossage se pratique toujours au sein d’un liquide. C’est ordinairement une décoction de bois de réglisse, liqueur mucilagineuse, qui permet au gratte-bosses de frotter plus doucement la pièce dorée. Cette liqueur est placée dans un baquet (fig. 212) surmonté, diamétralement, d’une planche placée de niveau avec les bords du baquet. La planche d’appui ne plonge pas dans l’eau ; l’ouvrier se contente de mouiller fréquemment le gratte-bosses et la pièce.

Fig. 212. — Baquet à gratte-bosser.

La figure 213 montre comment l’ouvrier frotte la pièce dorée, en tenant l’objet de la main gauche sur la planche d’appui et tenant l’outil de l’autre main.

Fig. 213. — Ouvrier gratte-bossant à la main un bijou doré.

Le gratte-bossage à la main est nécessaire pour les pièces fouillées, creusées d’anfractuosités. Mais ce moyen, long et minutieux, n’est pas employé pour les objets unis, tels que les couverts de la table et les grandes pièces d’orfévrerie. On se sert alors d’une brosse à tour, c’est-à-dire d’un gratte-bosses circulaire, tournant au moyen du pied, comme une roue de rémouleur.

Fig. 214. — Gratte-bosses circulaire.

La figure 214 représente cette brosse circulaire, qui doit tourner sur son axe avec une vitesse de 600 tours par minute.

La figure 215 montre la même brosse installée sur le tour, et l’ouvrier faisant agir l’instrument.

Les objets très-menus d’orfévrerie ne pourraient être gratte-bossés, on leur communique le brillant désiré par le sassage ou le baquetage.

On appelle sassage le mouvement imprimé aux objets placés dans un sac long et étroit, de manière à opérer entre eux un frottement mutuel et constant. Le sac est rempli de sciure de bois de sapin ou de buis, pour la menue bijouterie, et de sable ou de son, pour