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tion de la dorure et de l’argenture, mais que, généralisant cette méthode, il parvint à obtenir le dépôt, en couches minces, de presque tous les métaux les uns sur les autres, donnant ainsi une extension remarquable et un caractère de généralité, à une méthode qui n’avait été appliquée jusque-là qu’au cas particulier de l’argent et de l’or. M. de Ruolz parvint à appliquer sur le cuivre, le fer, le zinc, etc., non-seulement l’or et l’argent, mais aussi le platine. Étendant ses procédés à tous les métaux usuels, il réussit à recouvrir divers métaux d’une couche de cuivre, de zinc, d’étain, de plomb, de nickel, de cobalt. S’il n’arriva qu’après MM. Elkington, pour faire connaître au monde savant, et faire breveter la méthode de dorure et d’argenture du cuivre par la pile, au moyen des cyanures alcalins, s’il ne fit breveter ce procédé, comme nous venons de le dire, que huit mois après le brevet sur le même objet pris en France par MM. Henri et Richard Elkington, il surpassa les manufacturiers anglais par le caractère largement scientifique de ses travaux.

Fig. 195. — Henri de Ruolz.

La science doit encore à M. de Ruolz la découverte de la production des alliages par voie électro-chimique, c’est-à-dire la formation du laiton, par exemple, par la décomposition, opérée par la pile, d’un mélange de dissolutions de sulfates de zinc et de cuivre, résultat vraiment extraordinaire, et que la théorie aurait à peine fait pressentir.

À tous ces titres, le nom de M. de Ruolz occupera une place honorable à côté des savants et des inventeurs qui ont créé la science électro-chimique, et nous devons donner quelques détails sur les circonstances qui provoquèrent ses travaux.


CHAPITRE VII

travaux électro-chimiques de m. de ruolz. — rapport de m. dumas à l’académie des sciences. — m. christofle fonde, à paris, l’industrie de la dorure et de l’argenture voltaïques.

Le 19 novembre 1835, on donnait, au théâtre Saint-Charles de Naples, la première représentation d’un grand opéra, intitulé Lara, C’était l’œuvre d’un jeune Français, qui, redoutant les lenteurs et les difficultés que rencontre à Paris, la représentation des ouvrages lyriques, était venu essayer son talent sur le théâtre de Naples. La pièce fut exécutée par les premiers artistes de l’Italie : par Duprez, dont la réputation avait déjà grandi sur différentes scènes de la péninsule ; par madame Persiani, qui ne s’appelait encore que la Tachinardi, ce qui n’enlevait rien à l’étendue de sa voix ; par Ronconi, qui, fort jeune encore, commençait néanmoins à être apprécié de ses compatriotes. L’opéra obtint le plus grand succès. Suivant l’usage italien, l’auteur fut rappelé à la chute du rideau, et