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Fig. 192. — Le prix des volontaires, décerné par la reine d’Angleterre, pièce d’orfèvrerie électro-chimique de MM. Elkington, de Birmingham (Exposition universelle de Paris en 1867.)


moyen du brunissoir, sur le métal à dorer. Les argentures légères s’opéraient par l’argenture au pouce, c’est-à-dire en frottant le métal à argenter avec différentes compositions, qui revenaient toutes à un mélange de chlorure d’argent et de sel marin, appliqué à froid ou à chaud. Le sel marin formait avec le chlorure d’argent, un chlorure double soluble, lequel étant décomposé par le cuivre ou le laiton laissait l’argent à l’état métallique.

Depuis le moyen âge jusqu’au commencement du siècle actuel, les procédés d’argenture sont restés les mêmes. L’argenture à forte épaisseur s’exécutait par la méthode du plaqué, et donnait le plaqué d’argent, dont le titre est fixé par la loi. L’argenture légère s’obtenait par l’argenture au pouce. Quant à la dorure, elle se faisait toujours par l’amalgame, c’est-à-dire par l’intermédiaire du mercure. Ce procédé est resté en usage jusqu’à l’année 1850 environ.

Mais la dorure au mercure était un procédé funeste à la santé des ouvriers. Voici, en effet, comment on l’exécutait, pour dorer le bronze ou le cuivre. On dissolvait de l’or dans une certaine quantité de mercure ; et l’amalgame ainsi formé servait à barbouiller la pièce métallique. En exposant ensuite le cuivre ou le bronze recouvert de cet amalgame, à l’action du feu, le mercure s’évaporait et laissait à la surface du métal, une couche d’or, qu’il ne restait plus qu’à polir, à l’aide du brunissoir. Mais la nécessité de tenir les mains constamment en contact avec le mercure, et surtout la pré-