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Fig. 191. — Le Crépuscule, pièce d’orfèvrerie électro-chimique de MM. Elkington, de Birmingham (Exposition universelle de Paris en 1867).


primer sa pensée et de comprendre celle des autres. On a confectionné, d’après le même système, des caractères en langue orientale pour les aveugles, si nombreux, des régions asiatiques. Des signes de géométrie, des notes de musique, une série d’objets d’histoire naturelle, des plantes, des animaux, etc., propres à l’instruction, complètent cette collection curieuse ; une nombreuse série de planches d’imprimerie à l’usage des aveugles se voyait dans le petit pavillon de la Suède, et formait une suite d’albums métalliques que l’on ne pouvait voir sans un vif sentiment d’intérêt.

À l’aide de cette imprimerie d’un genre spécial, on peut donner à tout malheureux privé de la vue, le moyen de remplir le vide de son existence. Une seule personne attachée à ce travail, peut, en copiant les pages de nos principaux auteurs, composer, pour les aveugles, une bibliothèque sans cesse renouvelée, et qui, sous leurs doigts agiles, semble leur rendre la lumière qui leur manque. Il n’y a pas en France de petit arrondissement qui n’ait aujourd’hui son imprimerie ; serait-il impossible d’en donner une aux 30 000 aveugles qui languissent dans notre patrie ?

Grâces vous soient rendues, honnête et bon conseiller, qui avez arrêté votre savante sollicitude sur des infortunes si dignes de la sympathie générale ! Vous avez pensé qu’à une époque où la société étend sa main charitable jusque sur les coupables retranchés de son sein par suite d’écarts ou de crimes, il n’était pas inutile de songer aussi aux pauvres aveugles, qui n’ont rien fait pour mériter leur sort. Et votre inspiration fut heureuse,