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dans le Mechanic’s Magazine, qu’il exhiba, à Liverpool, des reproductions galvanoplastiques.

Ces dates suffisent pour rétablir les droits du véritable inventeur, et dissiper une erreur qui a été accréditée trop longtemps.

La découverte de la galvanoplastie donna une grande notoriété scientifique au nom du professeur de Saint-Pétersbourg. Tous ceux qui connaissent l’histoire des sciences mathématiques à notre époque, savent que le frère de ce savant, Charles-Jacques Jacobi, professeur à Kœnigsberg et à Berlin, associé de l’Académie des sciences de Paris, mort à Berlin en 1851, s’est illustré par des découvertes mathématiques de l’ordre le plus élevé. On a souvent confondu, ces deux savants, on les a souvent pris l’un pour l’autre. Il arrivait plus d’une fois que, s’adressant au mathématicien Charles-Jacques Jacobi, on lui disait :

« Vous êtes le frère de M. Jacobi de Saint-Pétersbourg, l’inventeur de la galvanoplastie ! »

Et ce dernier, dont la célébrité primait, il le croyait du moins, celle du physicien de Saint-Pétersbourg, répondait :

« Non, c’est M. Jacobi de Saint-Pétersbourg qui est mon frère. »

Cependant, dans un voyage qu’il fit en Italie, pays peu familiarisé encore avec le progrès des sciences mathématiques, le géomètre put se convaincre qu’il était infiniment moins connu que son frère le physicien. Partout on le saluait du nom d’inventeur de la galvanoplastie, et on l’honorait comme tel. Il dut alors s’avouer de bonne grâce le frère du physicien de Saint-Pétersbourg.

Le Conseil supérieur du jury de l’Exposition universelle de 1867, a mis en lumière les droits de M. Jacobi comme inventeur de la galvanoplastie, en décernant à ce savant l’une des douze récompenses hors ligne dont elle disposait.


CHAPITRE II

description des appareils employés dans la galvanoplastie. — l’électrotype de smée et l’appareil dit composé. — appareils industriels pour les reproductions galvanoplastiques.

On se propose, dans la galvanoplastie, d’obtenir, à l’aide de la pile voltaïque, sur un objet donné, la précipitation d’un métal dissous dans un liquide, de manière à obtenir à la surface de cet objet, une couche continue, qui reproduise tous les détails du modèle.

Donnons d’abord la description des appareils en usage pour les opérations de la galvanoplastie ; nous décrirons ensuite ces opérations elles-mêmes, et nous passerons enfin en revue la nombreuse série des applications qu’elles ont reçues.

Aux débuts de la galvanoplastie on se servait, pour opérer le dépôt de cuivre, d’un appareil que l’on appelait électrotype de Smée et dans lequel l’objet à reproduire faisait lui-même partie du couple voltaïque. C’était un appareil très-insuffisant, et qui n’était guère utile qu’au point de vue de la théorie, car, dans la pratique, il fonctionnait très-mal. Cependant, comme il existe dans les cabinets de physique, comme il est décrit dans tous les ouvrages élémentaires de physique, et qu’on l’exhibe dans tous les cours publics, nous ne pouvons nous dispenser de le signaler.

L’électrotype de Smée est formé d’un vase de verre contenant du sulfate de cuivre dissous dans l’eau. Au centre de ce premier vase, se trouve un second vase de porcelaine, qui plonge dans le liquide, et contient de l’acide sulfurique étendu de 12 à 15 fois son poids d’eau ; ce vase est fermé à sa partie inférieure par un morceau de vessie. On place dans l’acide sulfurique une lame de zinc, que l’on fait communiquer, au moyen d’un fil de cuivre, avec le moule qui se trouve déposé au fond du vase de verre renfermant la dissolution de sulfate de cuivre.