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commander un nouveau câble, et faire préparer tout ce qu’il faudrait pour relever l’ancien, car les officiers de marine se faisaient fort de le retrouver dans les profondeurs de l’Océan.

Ainsi le découragement n’avait pas atteint une seule minute ces vaillants ouvriers. C’était maintenant deux conducteurs au lieu d’un, que l’on voulait établir entre les deux mondes ! Seulement, l’argent manquait ; il fallait faire souscrire au plus vite, un nouveau capital de 15 millions ; car la loi anglaise ne permettait à la compagnie, ni d’augmenter ce capital, ni même de contracter un emprunt. Heureusement, deux riches capitalistes apportèrent le tiers des fonds avant qu’aucun appel n’eût été fait à de nouveaux actionnaires. M. Glass, d’un autre côté, commença la construction du câble, avant d’avoir reçu aucune avance.

Fig. 156. — Câble atlantique de 1866 (grandeur naturelle).

Pour établir deux conducteurs télégraphiques entre Terre-Neuve et l’Irlande, en profitant du câble qui reposait au fond de l’Océan, la distance à parcourir était de 4 800 kilomètres. Il restait dans les ateliers de Greenwich 2 000 kilomètres du câble de 1865. On en fit confectionner 3 500 kilomètres neufs, ce qui donna un excédant de 25 pour 100 sur la route à faire.

Le nouveau câble qui fut construit, et que représente la figure 156, était plus léger et un peu plus flexible que celui de 1865.

Il différait peu d’ailleurs de celui de 1865. Son noyau intérieur se compose d’un faisceau de sept fils de cuivre, dont six sont enroulés autour du septième. Chaque fil de cuivre a 3mm,6 de diamètre.

Le fil central, autour duquel étaient enroulés les autres fils de cuivre, a été préalablement enduit d’une couche de gutta-percha, rendue visqueuse par l’adjonction du mastic de Chatterton, qui, remplissant tous les interstices, a pour objet d’augmenter la solidité de la corde métallique et d’empêcher les fils de ballotter à l’intérieur.

Fig. 157. — Portion côtière du câble atlantique de 1866 (grandeur naturelle).

Cette première corde métallique est enveloppée de quatre couches de gutta-percha, alternant avec autant de couches de mastic Chatterton. Le poids de cette enveloppe isolante est de 98 kilogrammes par kilomètre.

L’enveloppe protectrice extérieure est for-