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Fig. 154. — Le Great-Eastern lançant une bouée à la mer, pour fixer la place du câble atlantique perdu (page 266).


mètres : 985 kilomètres de câble étaient immergés.

Le samedi 29 juillet, rien d’extraordinaire dans la matinée. Mais vers 1 heure, la communication est de nouveau interrompue. On avait alors filé 1 311 kilomètres de câble, et l’on se trouvait sur un fond de 3 700 mètres. Il fallut recommencer à retirer le câble de l’eau.

Le lendemain, après avoir relevé deux milles un quart, on trouva la cause de l’accident, et l’on put couper et réparer le câble endommagé.

La découverte de cette cause produisit une impression des plus pénibles. C’était la répétition du même accident découvert quatre jours auparavant. Il y avait une incision très-visible dans l’enveloppe de chanvre qui entourait le conducteur. En dépouillant le chanvre, de façon à mettre à jour les fils intérieurs, on trouva un morceau de fil de fer introduit de force à travers la gutta-percha, de manière à percer le câble de part en part. L’un des bouts de ce morceau de métal semblait avoir été coupé avec un instrument tranchant ; l’autre bout présentait une cassure grossière, et son diamètre correspondait exactement au diamètre du fil de fer qui formait l’enveloppe extérieure. C’était évidemment un morceau de fil de fer de l’enveloppe, et l’on ne put s’empêcher de soupçonner dans ce fait l’œuvre de quelque ennemi intéressé du câble, ou celle de quelque malfaiteur insensé.

M. Canning montra le câble aux ouvriers, qui reconnurent que le mal ne pouvait pas avoir été produit par un simple accident. Les ouvriers qui composaient l’équipe quand ce défaut fut reconnu, étaient, d’ailleurs, les mêmes qui en faisaient partie au moment où le premier accident avait eu lieu, le 25 juillet. On s’empressa, malgré leurs protestations, de