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Fig. 131. — Visite des cheiks arabes du golfe Persique aux navires anglais posant le câble sous-marin dans la baie d’Elphinstone (page 222).


qui permettait d’échapper aux déprédations des habitants de ces contrées.

Le Coromandel, la Zénobie et la Sémiramis, de la marine royale, destinés à seconder les deux autres navires, composaient l’escadrille. Le Coromandel traçait la route, les deux autres servaient de remorqueur. Après sept jours d’un voyage difficile, vu le grand chargement de ces navires, la flottille mouillait à Guadur, où la Clyde, chaloupe canonnière d’un faible tirant d’eau, procéda de suite à l’atterrissement.

Le 9 février, le Kirkhan remorqué par la Zénobie, commença à filer le câble, en se dirigeant vers le cap Jask. L’opération s’effectua sans encombre.

Comme l’un des deux navires remorquait l’autre, il importait de bien assurer la simultanéité, la concordance de leurs mouvements. On y parvint en faisant usage d’un système de communication moins incertain que celui des feux et des pavillons. Véritable imitation du système de signaux inventé par Polybe, il y a quelque deux mille ans, et que nous avons décrit et figuré dans les premières pages de ce volume, ce système consistait à placer une lampe derrière un écran mobile. En faisant varier à volonté la visibilité de la lumière, on représentait tous les signaux de l’alphabet télégraphique de Morse. Ces signaux néo-antiques furent si habilement employés, que les dépêches les plus compliquées furent échangées entre les deux vaisseaux, à raison de vingt mots par minute.

La profondeur de l’eau variait de 50 à 60 mètres, et le câble filait avec une vitesse de quatre à cinq nœuds.

Le 6, à 10 heures du matin, le Kirkhan jetait l’ancre devant le cap Kungoun, à 290 ki-