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total était de 13 millimètres ; l’enveloppe extérieure du câble côtier était composée de fils de fer.

M. Siemens, au lieu de lover le câble dans un plan horizontal, à fond de cale, l’enroulait autour d’une bobine verticale. Cette bobine, traversée par un arbre en bois, se terminait, au sommet, par un axe s’emboîtant dans un grand madrier, et à la partie inférieure, par un manchon en cuivre, qui tournait dans un cylindre creux en fonte. Par l’intermédiaire de rouages et de courroies, une machine à vapeur mettait en mouvement l’appareil d’émission. Le plateau inférieur de la bobine portait des galets roulant sur un rail circulaire. Le câble en se dévidant passait successivement sur deux poulies et tombait directement à la mer, ce qui rendait impossible la formation de coques pendant le déroulement.

Le câble devait suivre le tracé d’Oran à Carthagène, en atterrissant sur la plage d’Ain-el-Turk en Afrique et à l’Algameca-Chica sur la côte d’Espagne. On évitait ainsi les grandes profondeurs de 2 600 mètres que l’on rencontre sur les autres points, les fonds sur cette ligne ne sont guère supérieurs à 2 000 mètres.

L’Éclaireur, qui avait fait les sondages, devait tracer la route. Le 5 janvier 1864, ce navire se trouvait à Carthagène. Le 7, le Dix-Décembre arrivait en rade, venant d’Angleterre et portant le câble à son bord. Il fut décidé que la pose commencerait par la côte d’Afrique.

Le 12, on avait installé les machineries, et l’on s’était rendu à Ain-el-Turk ; le temps parut suffisamment beau pour atterrir. L’immersion du câble côtier commence donc. Mais à 6 heures, on laisse échapper le câble, à l’extrémité duquel on était arrivé sans s’en apercevoir. Il fallut le 13, à l’aide d’une chaloupe, aller repêcher le câble perdu dans la mer. À midi, il fut relevé, et placé sur la chaloupe que le Dix-Décembre remorqua. À 1 heure et demie, un fil de l’armature extérieure cassa et forma chevelure à l’avant de l’embarcation. On fit la jonction du câble côtier avec le reste. Le 14, après avoir été retenu par le mauvais temps jusqu’à 2 heures de l’après-midi, on part doucement, en filant à la main le câble, l’Éclaireur donnant la route. Mais à 4 heures 25 minutes, un des galets sur lesquels roule la bobine, s’échauffe par suite du déplacement de certaines pièces. On s’arrête pour réparer cet accident, et un filin est attaché au câble, en prévision d’une rupture.

Fig. 129. — Siemens, directeur des télégraphes de Prusse.

À 5 heures un quart, on repart, avec une vitesse croissante. À 6 heures et demie, nouveau dérangement de la bobine. À peine se remettait-on en marche que le câble se brise. On revint au point de réunion du câble côtier avec le câble ordinaire où l’on avait laissé la veille une bouée. Le conducteur, amené à bord, fut coupé, et l’on procéda au relèvement, le 15, à 4 heures. À 5 heures et demie le câble, en partie relevé, se brisa, parce qu’il s’était engagé et demeurait fixé dans une roche du fond.

Nous ferons remarquer en passant que