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chée sous le pavé, jusqu’à la rue Royale, près de la place de la Concorde. Là, elle descend dans le grand égout collecteur, où elle est remplacée par un tube de plomb suspendu à la voûte de l’égout. Elle arrive ainsi à Asnières, où elle se rattache aux lignes aériennes.

Le même système a été appliqué par M. Baron, aux fils de la rive gauche de la Seine. Ces fils, au nombre de soixante-dix, partant du poste central de la rue de Grenelle-Saint-Germain, suivent, sous les rues, une tranchée jusqu’à la barrière du Maine. Là, ils s’enfoncent dans les catacombes, où on les suspend à la voûte, comme dans le grand égout collecteur. Ils sortent enfin des catacombes par la porte d’Orléans, à Montrouge, où ils vont rejoindre les lignes aériennes qui s’éloignent de la capitale.

Après avoir décrit isolément tous les appareils et tous les instruments accessoires qui servent dans la télégraphie électrique, il sera très-utile de mettre sous les yeux du lecteur, par une vue d’ensemble, le rôle et l’affectation spéciale de chaque appareil, ou instrument, dans un poste télégraphique. Tel est l’objet des planches 102 et 103, qui montrent l’intérieur de deux postes télégraphiques pour l’usage des chemins de fer (station d’Etampes et station de Réthel).

On voit sur la figure 102 (page 176) le manipulateur EE′ du télégraphe à cadran ; le récepteur A ; la sonnerie D ; la boussole B, destinée à accuser la présence de l’électricité dans le circuit ; le parafoudre H ; la pile CZ, avec son fil de terre ZT et son commutateur G, qui sert à envoyer sur la ligne un courant de 10, de 15 ou de 5 éléments ; le fil C, qui se rend au commutateur de la pile, puis au manipulateur EE′, lequel forme et expédie les signaux ; enfin le fil de la ligne télégraphique K.


CHAPITRE X

rapidité des communications par le télégraphe électrique. — services divers rendus par le télégraphe électrique.

Nous n’avons pas la prétention d’étonner nos lecteurs en leur parlant de la merveilleuse promptitude avec laquelle les dépêches sont transmises par le télégraphe électrique. Il est des mots qui portent et entraînent avec eux leur signification, il suffit de les prononcer pour éveiller aussitôt les idées qui s’y rattachent. Le mot télégraphe électrique veut dire communication instantanée de la pensée à travers toute distance. Nous pouvons donc nous dispenser de la facile et banale énumération des messages rapides, qui ont été expédiés par le télégraphe électrique depuis son adoption dans les deux mondes. Seulement, à la fin de cette notice consacrée à la télégraphie, il ne sera pas hors de propos de montrer quelle étonnante progression a suivie, depuis un demi-siècle à peine, la rapidité de la transmission lointaine de la pensée par des signaux télégraphiques. Quelques exemples frappants fixeront les idées à cet égard.

En 1801, la nouvelle de la mort de l’empereur de Russie, Paul Ier (12 mars 1801), mit vingt et un jours à arriver à Londres, par les courriers.

La nouvelle de la mort de l’empereur de Russie, Nicolas, en 1855, parvint à Londres en quatre heures un quart, par le télégraphe électrique.

L’analyse du discours du président de la république des États-Unis, Johnson, est parvenue de Washington à Londres, au mois de novembre 1866, en un quart d’heure !

Voici d’autres exemples du même genre, qui montrent avec quelle lenteur les nouvelles importantes se transmettaient autrefois. Nous choisirons la nouvelle de la bataille de Fontenoy, celle de la bataille d’Austerlitz et celle de la prise d’Alger.