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Fig. 102. — Intérieur du poste télégraphique de la station du chemin de fer à Étampes.


l’action de l’eau, douce ou salée, s’altère quand elle est exposée longtemps à l’air atmosphérique et quand elle est placée sous terre : elle se désagrège, devient perméable à l’eau du terrain, et le fil communique alors directement avec le sol. Les lignes souterraines les mieux construites avec de la gutta-percha vulcanisée, n’ont pas duré plus de sept à huit ans.

Le bitume qui sert à recouvrir nos trottoirs, parut, pendant quelque temps, devoir offrir un moyen sûr et économique de maintenir l’isolement électrique d’un réseau souterrain. Le bitume (asphalte) étant à très-bas prix, on croyait pouvoir l’employer avec avantage, en réunissant plusieurs fils dans la même rigole, et coulant ensuite du bitume dans cette rigole, de manière à y noyer tous les fils. Mais l’expérience de ce système, faite à Paris par l’administration des lignes télégraphiques, a prouvé son peu d’efficacité. Sous terre, le bitume se gerce, et par ces fissures, l’humidité du sol pénètre jusqu’au fil. Les fuites de gaz ont aussi, dans les mêmes circonstances, un effet désastreux. Le gaz d’éclairage, comme tous les autres carbures d’hydrogène, a la propriété de dissoudre partiellement le bitume. Dans le voisinage d’une fuite de gaz, le bitume qui remplissait la rigole occupée par les fils conducteurs, se ramollissait, les fils finissaient ainsi par se toucher et troubler les courants de toutes les lignes.

En 1855, une ligne souterraine avait été établie au sein de la capitale pour relier le poste central des télégraphes aux Tuileries, au Louvre, à la Bourse, à la préfecture de police et à l’Hôtel-de-ville. Après avoir assez bien fonctionné pendant six ans, elle a dû être supprimée, et il en est arrivé autant