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alors pouvoir promptement réparer le dommage, c’est-à-dire réunir les deux bouts de fil, et rétablir la communication interrompue. Il n’est rien de plus facile que de rétablir un fil brisé. Les instruments nécessaires à cette réparation, sont déposés dans toutes les stations télégraphiques et dans plusieurs postes des gardiens de la voie sur les chemins de fer ; de sorte que les surveillants du télégraphe ou les cantonniers du chemin de fer, peuvent remédier promptement à cet accident.

Voici les procédés qui servent à réunir les uns aux autres deux bouts de conducteur rompu ; ce sont, d’ailleurs, les mêmes que l’on emploie quand on établit, pour la première fois, la ligne télégraphique.

Fig. 97. — Ligature de fil télégraphique.

Le plus simple et peut être le plus sûr de tous les moyens de réunion, c’est la ligature (fig. 97). On juxtapose, sur une longueur de 5 centimètres environ, les deux bouts de fil qu’il faut rattacher : on replie leur extrémité sur une longueur de 20 centimètres, et on enroule tout autour, en le serrant avec force, un fil de fer zingué du diamètre d’un millimètre seulement, dit fil à ligature. Exécutée avec soin, cette ligature est plus solide que le fil même, et elle n’oppose aucune résistance au passage de l’électricité : c’est le seul procédé qui soit en usage en Angleterre.

Fig. 98. — Ligature par la torsade espagnole.
Fig. 99. — Enrouleur pour la torsade espagnole.

En France, on se sert volontiers du procédé dit torsade espagnole (fig. 98) qui exige des instruments spéciaux. Dans une pince M qui ressemble à une mâchoire d’étau, on pince les deux fils 1 et 2, en laissant dépasser leurs bouts à droite et à gauche. Ensuite, au moyen d’un autre outil R, qui n’est qu’une pince plus petite, qu’on nomme enrouleur, et que nous représentons à part (fig. 99), on enroule sur le fil 2 le bout du fil 1. Deux ou trois tours de l’enrouleur suffisent pour cette attache. Ensuite on en fait autant de l’autre côté de la mâchoire M ; c’est-à-dire, qu’on enroule le bout du fil 2 sur le fil 1 ; après quoi, on enlève la mâchoire ; les deux torsades sont alors éloignées l’une de l’autre de l’épaisseur de cet outil, mais quand une traction énergique est exercée sur le fil, elles se rapprochent, et la ligature complète prend l’aspect représenté dans la figure 100.

Fig. 100. — Ligature à l’espagnole.
Fig. 101. — Torsade française.

On a longtemps employé en France le procédé de ligature suivant. On pince successivement les deux bouts des deux fils juxtaposés, dans deux mâchoires, dites mâchoires à tordre (fig. 101), et, saisissant ces deux outils par leurs manches en bois, on tord le tout sur lui-même. Une fois cette torsade faite, on en-