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sentent le manipulateur et le récepteur du télégraphe à cadran que construit M. Bréguet pour le service des chemins de fer français.

Un cadran de laiton (fig. 65) est monté sur une planche en bois, de forme carrée ; ce cadran porte, gravés, les lettres et les chiffres, disposés comme dans le récepteur. À chaque lettre correspond une échancrure, à la circonférence du cadran. Une manivelle, fixée au centre du cadran, peut parcourir toute sa circonférence ; elle porte à sa surface inférieure, une dent, qui peut entrer dans les échancrures du cadran, et qui sert à bien assurer sa position en face des différentes lettres. C, est le bouton qui donne attache au fil conducteur de la pile ; L, le bouton par lequel le courant passe dans la ligne télégraphique, après avoir parcouru le cadran ; S, est la sonnerie, dont le mécanisme sera expliqué plus loin ; R, le bouton auquel est fixé le conducteur qui se rend au récepteur des signaux.

Fig. 66. — Récepteur du télégraphe à cadran de M. Bréguet.

Le récepteur (fig. 66) est un cadran portant les 25 lettres de l’alphabet et une croix ce qui donne 26 signaux. Au repos, l’aiguille doit toujours être sur la croix, comme dans la figure 66. Cette position est celle d’où l’on part et à laquelle on doit toujours revenir. Dans la transmission d’une dépêche, sous l’influence du mécanisme que nous avons expliqué à propos du télégraphe à cadran de M. Wheatstone, l’aiguille, parcourant rapidement le cadran, de gauche à droite, sans jamais rétrograder, fait un temps d’arrêt sur chacune des lettres composant les mots de la dépêche, et sur la croix, à la fin de chaque mot, pour le séparer nettement du suivant. L’employé, en suivant de l’œil les mouvements de l’aiguille, et son arrêt sur chacune des lettres, arrive, après un exercice de quelques jours, à lire très-rapidement les lettres et les mots qui lui sont expédiés par le manipulateur.

M. Bréguet construit également des télégraphes électriques à cadran qui sont mobiles, c’est-à-dire qui peuvent être transportés avec le train, et en cas d’accident arrivé sur la voie, peuvent servir à établir une correspondance avec la station télégraphique la plus voisine.

La disposition de chacune des parties qui composent ce télégraphe mobile est la même que celle des télégraphes à cadran que nous avons décrits. La pile seule est modifiée pour se plier au mode de transport. On a d’abord employé, au lieu de liquides qui se seraient facilement répandus, la pile de sable, c’est-à-dire du sable humide mélangé de sulfate de cuivre dans le vase poreux et de sulfate de zinc dans le vase de verre extérieur ; on emploie aujourd’hui des éléments de Daniell, bouchés avec du liége, parce qu’ils sont plus faciles à nettoyer.

La figure 67 représente ce télégraphe électrique mobile, qui est destiné à établir une correspondance télégraphique entre un train arrêté sur la voie par un accident quelconque, et les stations voisines.

La boîte de l’appareil est figurée ouverte ; elle contient un récepteur R, un manipulateur M, une boussole G, une pile composée de dix-huit éléments, logés dans le tiroir qui se trouve à la partie inférieure de la boîte BB, et deux bobines L, T, formées de fil de cuivre recouvert de coton.