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Quand on fait tourner le disque, le courant voltaïque doit donc être établi, puis interrompu à chacun des contacts du ressort métallique b avec les différentes bandes conductrices et non conductrices. Toutes les fois, par exemple, que le ressort b touche une des portions métalliques du cylindre, le courant électrique s’établit dans l’appareil, puisque le circuit est alors tout entier formé de substances conductrices de l’électricité ; lorsque, au contraire, ce ressort est en contact avec l’ivoire, le courant électrique s’interrompt. Le circuit voltaïque est donc alternativement établi ou suspendu, selon qu’il passe devant le ressort b une bande de métal ou une bande d’ivoire. Or, et c’est là le point important à remarquer pour l’intelligence de l’instrument, les bandes conductrices et les non-conductrices sont exactement, comme nous l’avons déjà fait observer, en même nombre que les lettres du cadran ; il en résulte qu’à chaque lettre qui passe devant le ressort b, le courant voltaïque est établi ou suspendu. Mais on se rappelle que, d’après la disposition du récepteur représenté sur la figure 62, à chacune des interruptions et des rétablissements successifs du courant, le cadran de l’indicateur marche d’une lettre ; par conséquent, les deux cadrans une fois mis d’accord, toutes les fois que l’on amènera une lettre quelconque au-devant de l’arrêt B, dans le manipulateur, la même lettre apparaîtra instantanément à la fenêtre du cadran du récepteur placé à la station extrême : de telle manière qu’il suffira d’amener un signe quelconque en face de ce point d’arrêt à la station du départ, pour que la même lettre apparaisse instantanément à la station d’arrivée sur le cadran de l’indicateur. Admettons, par exemple, qu’on veuille transmettre d’une station à l’autre le mot Paris, voici les différentes manœuvres qu’il faudra exécuter. Avant de transmettre aucun signe, on commencera par mettre d’accord les deux cadrans, c’est-à-dire les disposer tous les deux de telle manière que la lettre qui se montre à l’ouverture du cadran indicateur, soit la même que celle qui se trouve au point d’arrêt du récepteur. L’instrument ainsi réglé, on fera tourner le disque du manipulateur de manière à amener la lettre P au-devant du point d’arrêt. On fera la même manœuvre pour les lettres suivantes, et toutes ces lettres viendront à tour de rôle se reproduire dans le même ordre sur le cadran de la station d’arrivée. Le signe porté sur le cadran, indique le commencement, tandis que le point marque la fin d’une phrase.

Telles sont les dispositions principales du télégraphe à cadran, qui n’est en usage, comme nous l’avons dit, que pour le service des chemins de fer, en Angleterre et en France.

Fig. 65. — Manipulateur du télégraphe à cadran de M. Bréguet.

L’aspect extérieur du télégraphe à cadran se voit dans les figures 65 et 66, qui repré-