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Fig. 44. — Ateliers de construction de machines à vapeur de Boulton et Watt, à Soho, près Birmingham.

En 1775, contrairement aux dispositions qui régissent les brevets, on accorda à Boulton et Watt un nouveau privilége de vingt-cinq ans de durée « en considération du mérite éminent des inventions de l’auteur », attesté par les savants les plus recommandables de Londres. Boulton et Watt purent alors se lancer hardiment dans la carrière brillante qui s’ouvrait devant eux.

Par le genre particulier et surtout par la diversité de leur esprit, Boulton et Watt semblaient avoir été, chacun de son côté, créés tout exprès pour mener à bien une entreprise de cette nature.

« M. Watt, dit Playfair, était réservé, studieux et fuyant le monde ; au lieu que M. Boulton était un homme remuant, actif, intelligent, très-répandu dans la haute société, et cependant ennemi des façons et sachant se mettre à l’aise avec les hommes de toutes les classes. Quand M. Watt aurait cherché par toute l’Europe, il n’aurait pu trouver personne aussi propre à produire ses inventions d’une manière aussi digne de leur mérite et de leur importance. Quoique tous deux fussent de mœurs tout à fait différentes, il semblait que le ciel les eût faits l’un pour l’autre, car on ne vit jamais, dans le commerce ordinaire de la vie, plus d’harmonie qu’il n’en régnait entre ces deux hommes[1]. »

Le brevet obtenu, Boulton convertit une partie de son établissement de Soho en ateliers consacrés à la fabrication des machines à vapeur. On fit constater par des expériences authentiques, exécutées sous les yeux des propriétaires et des actionnaires des mines, l’économie réalisée par la nouvelle pompe à feu installée à Soho. Il fut reconnu qu’à égalité d’effet, elle réduisait des trois quarts la dépense du combustible consommé par la ma-

  1. Memoirs by Playfair (Monthly Magazine, 1819).