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deux robinets a et b pour obtenir, d’une manière continue, les mouvements ascendant et descendant de la tige N.

L’eau qui a servi à la condensation s’écoule hors du cylindre à l’aide d’une ouverture F et d’un tuyau c, muni d’un robinet que l’on ouvre de temps en temps.

Comme l’effet de la machine dépend uniquement de la pression exercée par l’air atmosphérique sur la tête du piston, on comprend que l’on peut obtenir une puissance motrice aussi grande qu’on le désire, en donnant à la surface du piston les dimensions nécessaires.

Tel est le mécanisme de la pompe à feu de Newcomen, dont le principe moteur est, à proprement parler, le poids de l’atmosphère, et qu’il faudrait, d’après cela, désigner sous le nom de machine atmosphérique, ou si l’on veut, de machine à vapeur atmosphérique. Elle présente la plus remarquable application des travaux exécutés par les physiciens du xviie siècle sur la pesanteur de l’air et sur l’emploi de cette force motrice ; il était donc nécessaire de rappeler l’histoire de ces travaux, pour faire comprendre les dispositions primitives de la machine à vapeur.

La figure 37, qui est empruntée à un ouvrage du dernier siècle, la Physique de Désaguliers, fait voir, en perspective, la machine de Newcomen, telle qu’elle fonctionnait à Londres, vers le milieu du xviiie siècle, pour la distribution des eaux.

Fig. 37. — Machine à vapeur de Newcomen employée à Londres, au xviiie siècle, pour l’élévation des eaux.

C représente le cylindre destiné à recevoir la vapeur provenant de la chaudière oo, qui est, en partie, recouverte à l’extérieur d’une enveloppe de maçonnerie. La vapeur s’introduit dans ce cylindre, par le robinet d qui peut être alternativement ouvert ou fermé. Un disque, manœuvré par une tige indiquée sur la figure par le chiffre 3 et qui est mue par la machine elle-même, permet de fermer ou d’ouvrir ce tuyau, pour introduire la vapeur dans le cylindre, ou suspendre son admission.

Quand la vapeur s’introduit dans le cylindre, elle pousse de bas en haut le piston, en surmontant l’effet de la pression atmosphérique. Le colossal balancier de la machine, dont une extrémité est attachée aux tiges qui doivent faire jouer les pompes pour l’ascension de l’eau qu’il s’agit d’élever, est parfaitement équilibré. Dès lors, le piston du cylindre, en s’élevant sous la pression inférieure de la vapeur, dérange cet équilibre, et le balancier se meut, c’est-à-dire qu’il oscille de haut en bas, et les tiges i, k des pompes descendant dans le puits à eau, le bras droit de ce balancier H s’abaisse, et le bras gauche h s’élève.

Quand le piston est arrivé au haut de sa course, la machine suspend elle-même l’admission de la vapeur dans le cylindre à vapeur, en fermant le tuyau d’admission d.