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Nous représentons (fig. 399) la disposition que donne à ces lampes un habile constructeur d’instruments de physique de Paris, M. Gaiffe. La légende qui accompagne cette figure en fera comprendre les dispositions.

Fig. 398. — Tubes de Geissler.
Fig. 399. — Lanterne électrique des mineurs.

T Tube de Geissler dans lequel le vide est fait sur l’azote pur. La partie du tube contournée en spirale est un verre d’urane. La lumière de l’azote est rose, celle du verre d’urane est verte, l’ensemble éclaire les objets en blanc légèrement verdâtre.
E Éprouvette en verre très-épais destinée à protéger le tube lumineux des chocs.
C Calotte en caoutchouc qui forme l’éprouvette.
R, R′ Rhéophores amenant le courant de la machine de Ruhmkorff.

La figure 400 représente l’installation de ces tubes au fond d’une mine pour éclairer l’ouvrier et remplacer, par conséquent, la lampe de Davy, source de dangers pour l’ouvrier imprudent ou maladroit.

Une des applications les plus importantes de la bobine de Ruhmkorff, c’est son emploi pour l’inflammation des combustibles. Dans les moteurs Lenoir, c’est l’étincelle fournie par une machine de Ruhmkorff qui met périodiquement, le feu au mélange gazeux, qui fournit la force de ces machines.

L’exploitation des carrières, le percement des tunnels, l’explosion des mines à grande distance, sont singulièrement facilités par la machine Ruhmkorff. La sûreté de son jeu et les grandes distances auxquelles elle porte l’étincelle, permettent d’effectuer sans péril l’explosion des mines, qui remuent et entraînent sans aucun danger pour l’opérateur, des masses considérables de terre et de roches.

La machine de Ruhmkorff donne l’avantage de pouvoir enflammer, d’un seul jet, huit ou dix fourneaux de mine à la fois.

Dès 1858, la bobine d’induction fut appliquée pour dégager les abords de Venise, où les Autrichiens avaient établi un grand nombre de barrages dans les lagunes.

Dans l’expédition de Chine, en 1860, on s’en servit pour faire sauter le fort principal du Peï-ho, au moyen de huit fourneaux enflammés simultanément (fig. 394, p. 729).

M. Auguste Trève, lieutenant de vaisseau, eut recours à l’étincelle d’induction fournie par la machine de Ruhmkorff pour enflammer les mines dirigées contre les forts chinois. Les études faites précédemment pour appliquer l’électricité à l’inflammation des mines à distance, et dont M. du Moncel avait fait de belles applications pour les travaux du port de Cherbourg, furent ici mises en usage avec un avantage marqué, pour les travaux de la guerre.

M. Trève écrivait des bords du Peï-ho, le 9 octobre 1860, une lettre contenant les lignes suivantes :