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les locomobiles. Enfin, le nouveau système permettra de construire des machines magnéto-électriques de très-petite dimension et d’un prix accessible à toutes les bourses. On pourra donc les utiliser pour les cabinets de physique, peut-être même pour les usages domestiques. Les photographes s’en servent déjà avec succès pour remplacer le soleil. Quelques tours de manivelle, et vous obtenez une lumière éblouissante, qui jaillit d’une pointe de charbon.

Reprenons l’exposé des découvertes nombreuses auxquelles a donné lieu l’étude persévérante des phénomènes d’induction.

Nous avons déjà dit que les phénomènes d’induction électrique peuvent être déterminés aussi bien par les courants électriques ordinaires, que par les aimants. Les premières expériences relatives à ce sujet, sont encore dues à Ampère. Elles datent de 1822[1].

Ampère suspendit une lame de cuivre, pliée en cercle, au milieu d’une ceinture de courants électriques, et il la vit s’aimanter temporairement. Voici en quels termes Ampère constate lui-même ses observations sur ce phénomène.

« Il s’établit, dit-il, dans un conducteur mobile formant une circonférence complétement fermée, un courant électrique par l’influence de celui qu’on produit dans un conducteur fixe circulaire, redoublé, placé très-près du conducteur mobile, mais sans communication avec lui. »

Ce passage, emprunté à un mémoire qu’Ampère présenta à l’Académie des sciences, le 4 septembre 1822, prouve qu’il avait, dès cette époque, reconnu la production de courants électriques par influence, c’est-à-dire, comme on les appelle aujourd’hui, par induction. Mais il ne paraît pas qu’il ait cherché à approfondir le fait isolé qu’il avait observé.

C’est M. Faraday qui, en 1830, détermina les circonstances dans lesquelles l’électricité en mouvement produit, à distance, des courants dans les corps conducteurs. Les résultats obtenus à Londres par M. Faraday furent communiqués à l’Académie des sciences de Paris en décembre 1831, par Hachette, professeur de physique à l’École polytechnique. L’auteur les publia dans les Transactions philosophiques de Londres pour 1832 et 1833.

Fig. 391. — Appareil d’induction de Faraday.

Pour mettre en évidence le phénomène de l’induction par les courants, M. Faraday enroule en hélice (fig. 391) sur un cylindre de bois B, deux fils de cuivre A recouverts de soie. Si l’un est en communication avec la pile PN, l’autre avec un galvanomètre G, l’aiguille du galvanomètre ab indique l’existence d’un courant instantané dans le second fil, aux moments de la fermeture et de l’ouverture du courant qui traverse le premier fil. Cette aiguille, sous l’influence du courant, dévie de sa position primitive et prend la direction a′b′.

Les courants d’induction, ou courants induits, n’ayant qu’une existence presque instantanée, participent plutôt de la nature du courant que produit la décharge d’une

  1. Ampère, Recueil d’observations électro-dynamiques, pp. 285 et 331.