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entre autres avantages, celui de faire arriver l’électro-aimant plus près des pôles de l’aimant naturel ou persistant, et de diminuer la masse du corps mobile.

Le faisceau aimanté B, recourbé en fer à cheval, est fixé sur une planchette de bois verticale P. En avant de ce faisceau, sont deux bobines E, que l’on fait tourner autour d’un axe horizontal A, au moyen d’une poulie, que commande une roue à manivelle R. Les bobines E sont enroulées sur deux cylindres de fer doux, réunis entre eux par une pièce de même métal, et dont les deux extrémités passent, à chaque demi-révolution, en face et tout près des deux pôles de l’aimant. La plaque S porte un commutateur xy, destiné à ramener toujours au même sens les courants successifs qui traversent les lames x, y, pour se rendre aux deux lames m, n, et gagner les fils conducteurs f.

Dans la figure que le lecteur a sous les yeux, les deux fils aboutissent sous deux petites cloches V, V, pleines d’eau, pour produire la décomposition de ce liquide, et montrer que l’on obtient avec la machine magnéto-électrique, les mêmes effets qu’avec la pile.

Les courants de la machine de Clarke ont été utilisés, en effet, pour produire tous les résultats des courants de la pile, et l’on a pu exalter ces résultats d’une manière extraordinaire, en recourant à un moteur d’une grande puissance, tel que la vapeur.

Le principe de l’appareil de Clarke a été utilisé de nos jours dans les machines magnéto-électriques construites par M. Nollet, professeur de physique à l’École militaire de Bruxelles, un des descendants du célèbre abbé Nollet, dont le nom restera à jamais attaché à l’histoire de l’électricité.

M. Nollet s’était proposé d’appliquer les courants électriques obtenus par sa machine, à la décomposition de l’eau, et d’utiliser ensuite l’hydrogène ainsi obtenu, pour l’éclairage public.

Le succès ne répondit pas cependant aux efforts de M. Nollet, qui mourut à la peine.

M. Nollet laissa sa machine aux mains d’un homme intelligent, M. Joseph Van Malderen, qui la perfectionna et l’appliqua à l’éclairage électrique. C’est la machine que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de Machine de la Compagnie l’Alliance, et qui a été singulièrement perfectionnée et améliorée par les efforts constants et éclairés de M. Berlioz, directeur de cette compagnie.

La machine magnéto-électrique de la Compagnie l’Alliance a été adoptée récemment pour l’éclairage de nos phares, après avoir fait ses preuves pendant deux ans, au phare du cap de la Hève, près du Havre.

Dans cette machine, quatre rouleaux de bronze C, armés chacun, à leur circonférence, de seize bobines, sont établis sur un arbre horizontal, que fait mouvoir une petite machine à vapeur au moyen d’une courroie DD. Les quatre couronnes de bobines tournent entre huit rangées de cinq faisceaux aimantés B, B, disposés en rayon autour de l’arbre horizontal. Un commutateur gh change, à chaque passage des aimants, le sens du courant, pour produire l’effet d’induction.

Dans la figure que le lecteur a sous les yeux, les fils f, f, qui conduisent le courant, viennent aboutir à une lampe électrique L, l’emploi essentiel de la machine de la Compagnie l’Alliance étant de servir à l’éclairage électrique.

À chaque rotation, les aimants font naître des courants dans les bobines, et tous ces courants, rectifiés par le commutateur dans un sens convenable et réunis dans un seul conducteur, produisent un effet très-considérable.

Une machine magnéto-électrique, de dimensions moyennes, n’exige, pour marcher, qu’une machine à vapeur de 1 à 2 chevaux ; un moteur Lenoir est plus que suffisant pour cela. L’éclairage qu’elle fournit équivaut à 900 bougies stéariques, et la dépense ne