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théorie, disait Ampère, on doit obtenir ainsi le maximum d’action. »

Cette conjecture ayant été aussitôt soumise à l’expérience par nos deux physiciens réunis, ils virent une aiguille d’acier placée au centre d’une bobine de fil de cuivre, s’aimanter fortement. La position des pôles se trouva conforme au résultat qu’Ampère avait déduit, à l’avance, de la direction des éléments de l’hélice. C’était là une preuve nouvelle de la vérité de sa théorie.

Fig. 386. — François Arago.

Ces expériences apprirent donc qu’il est possible de former un aimant artificiel par la seule intervention de l’électricité en mouvement. On trouva, en même temps, que l’action des courants qui circulent en spirale autour d’un morceau de fer ou d’acier, est analogue à celle des aimants ordinaires, en ce qu’elle ne communique au fer doux qu’une aimantation temporaire, tandis que l’acier garde la vertu magnétique une fois acquise.

C’est sur cette aimantation temporaire du fer doux par l’action du courant voltaïque, que repose le mode d’action des télégraphes électriques, des moteurs électro-magnétiques, de l’horlogerie électrique, etc., ainsi que nous l’expliquerons avec tous les détails nécessaires dans d’autres parties de cet ouvrage.



CHAPITRE II

le physicien anglais faraday découvre l’électricité d’induction produite par les aimants. — machines d’induction basées sur l’emploi des aimants. — machine construite par pixii en 1832. — machine de clarke. — machine magnéto-électrique de la compagnie l’alliance. — machine de wilde.

En s’appuyant sur la théorie d’Ampère, et retournant en quelque sorte les faits observés par Ampère et Arago, on aurait pu prédire à priori, qu’en introduisant un aimant permanent dans un circuit fermé disposé en hélice, on déterminerait dans ce circuit, un courant électrique. Cette question ne fut cependant résolue expérimentalement que vers 1830, par l’illustre physicien anglais Faraday.

Ce savant constata par de nombreuses expériences, que si l’on introduit un barreau aimanté dans une bobine de fil métallique isolé, c’est-à-dire recouvert d’une couche isolante, on y détermine un courant galvanique. Seulement ce courant ne dure qu’un instant. De même, lorsqu’on retire l’aimant de la bobine, il se manifeste un autre courant, tout aussi éphémère. Ce dernier est dirigé en sens inverse du premier. On nomme le premier courant commençant ou inverse, parce que sa direction est contraire à celle des courants magnétiques par lesquels se représente, dans la théorie d’Ampère, l’action de l’aimant. Le deuxième courant s’appelle courant finissant ou direct.

Ces courants instantanés qu’on obtient en approchant ou en éloignant d’un circuit enroulé en hélice, un barreau aimanté, sont désignés tous les deux, sous le nom de courants d’induction ou de courants induits. Nous