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Fig. 34. — Le capitaine Savery dans la taverne.


jet de vapeur qui, cet effet accompli, se condensait à son tour et servait à créer de nouveau le vide. Papin avait conçu un moteur universel, Savery proposait une machine qui ne pouvait servir qu’à l’élévation des eaux.

C’est en 1698 que Savery demanda un brevet pour la construction de sa machine à vapeur. Il la fit fonctionner la même année, à Hamptoncourt, en présence du roi Guillaume, qui s’y intéressa vivement, et le 14 juin 1699, on en fit l’essai devant la Société royale de Londres.

La machine de Savery reçut, à différentes époques, plusieurs perfectionnements de la part de l’inventeur. Les dernières modifications qu’il apporta à son appareil, et qui lui permirent de marcher avec régularité, furent consignées dans une brochure qui parut en 1702, sous le titre de l’Ami du mineur (The miner’s Friend )[1].

Nous ne devons pas manquer de mentionner, avant de passer à la description de la machine de Savery, une prétention émise par l’auteur.

Cette prétention, c’est d’avoir imaginé à lui seul sa machine, c’est-à-dire sans avoir eu connaissance de celle de Papin, ni d’aucun appareil analogue.

Voici l’historiette que Savery raconte dans son ouvrage, en ajoutant que cette circonstance lui suggéra l’idée de sa machine à vapeur.

Un jour, dit-il, se trouvant dans une taverne, et ayant bu une bouteille de vin de Florence, il jeta, par hasard, la bouteille vide au milieu

  1. L’Ami du mineur, ou Description d’une machine pour élever l’eau par le feu, et la manière de la placer dans les mines, avec un exposé des différents usages auxquels elle est applicable, et une Réponse aux objections faites contre elle, par Thomas Savery. Londres, 1702.