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mêmes, elle était combattue, en Angleterre, par Wollaston. Dans un mémoire qui fut publié en 1801, mais qui ne fut connu sur le continent que quelques années après, ce grand physicien tentait de substituer la théorie chimique à celle du contact. Seulement, Wollaston allait trop loin en avançant qu’une manifestation quelconque d’électricité a toujours une origine chimique, et que le développement de l’électricité par le frottement ne reconnaît point d’autre cause.

Fig. 373. — Hyde Wollaston.

Wollaston fondait son opinion sur divers résultats d’expériences. Il avait répété l’expérience fondamentale de Volta, qui consiste à montrer le dégagement de l’électricité par le simple contact de deux métaux isolés, au moyen du condensateur. Or, en opérant avec les doigts bien secs, et mieux, avec une tige conductrice de bois ou d’une autre matière, tenue dans la main et servant à toucher le plateau du condensateur, Wollaston avait constaté l’absence de tout dégagement d’électricité[1]. Aussi déclarait-il que la théorie du contact était inadmissible à tous égards.

Le physicien Haldanne partagea les opinions de Gautherot et de Wollaston.

Parmi les adversaires que la théorie chimique de la pile trouva en Angleterre, nous pouvons citer Priestley, dont l’opinion est assez curieuse à connaître.

Priestley rapportait au phlogistique les effets de la pile. Selon lui, le zinc du couple voltaïque perdait son phlogistique, tandis que l’argent ou l’élément négatif le conservait. Cette explication n’était rien autre chose, comme on le voit, que la théorie de l’oxydation exposée dans les idées et avec le langage du temps.

Le docteur Bostock, de Londres, présentait, à peu près à la même époque, des idées semblables, dans une Histoire du galvanisme, qui ne se compose que de courtes citations d’ouvrages publiés sur ce sujet.

Un autre physicien anglais, Wilkinson, défendit également la théorie chimique de la pile.

En Allemagne, Ritter fut le premier à embrasser la théorie de l’oxydation. Louis d’Arnim chercha à confirmer par l’expérience les idées de Ritter. Il voulait rattacher l’action de la pile à celle de la machine électrique, et conformément aux idées de Wollaston, il essaya de prouver que, pendant le frottement du plateau de verre de la machine électrique contre les coussins, revêtus d’un amalgame d’étain, il se produit un phénomène d’oxydation.

Bucholz, savant pharmacien d’Erfurth, pour prouver que la production de l’électricité dans la pile, provenait de l’oxydation de l’un des métaux du couple, chercha à comparer la somme d’électricité produite, aux quantités d’oxygène qui entraient en combinaison avec l’un des métaux. L’appareil connu sous le nom de chaîne de Bucholz, et dans lequel la dissolution d’un sel métallique sert de conducteur à la pile, fut imaginé à propos de ces discussions.

Ajoutons enfin, pour terminer la liste des

  1. Hyde Wollaston, Experiments on the chemical production and agency of Electricity (Nicholson’s Philosophical Journal, t. V, p. 333, 1801, décembre).