Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/698

Cette page a été validée par deux contributeurs.

taux, parce que l’on tient plus, dans ces opérations manufacturières, à l’énergie du courant voltaïque qu’à sa parfaite régularité.

Fig. 369. — C. J. de Bunsen.

La pile de Bunsen a été modifiée de différentes manières, en vue d’obtenir un appareil d’un emploi commode et d’un fonctionnement régulier. M. Archereau met le zinc en dehors et le charbon en dedans ; il emploie des poussières de charbon de cornue. Ces couples à charbon intérieur, sont plus puissants que les couples à charbon extérieur.

M. Marié-Davy a remplacé l’eau acidulée par de l’eau pure, et l’acide azotique par une pâte de sulfate de mercure, qui absorbe l’hydrogène, en mettant le mercure en liberté.

La pile au sulfate de mercure est très-commode, parce qu’il n’y a qu’à remplacer l’eau qui s’évapore. Des expériences qui ont été faites sur plusieurs lignes télégraphiques, ont prouvé que 38 couples de la pile Marié-Davy remplaçaient avantageusement 60 couples de la pile Daniell. Aussi cette pile est-elle très-fréquemment employée aujourd’hui. On en fait usage particulièrement pour les sonnettes électriques des appartements.

M. Duchemin remplace l’acide azotique par une solution aqueuse de perchlorure de fer, et l’acide sulfurique par le chlorure de sodium (sel marin) ou par le sulfate de fer, à l’état de dissolution dans l’eau.

La figure 370 représente la pile à sel marin de M. Duchemin.

Fig. 370. — Pile à eau salée de M. Duchemin.

A, est une vis en plomb fixée au charbon F, et qui par conséquent, représente le pôle positif ; B, une autre vis en plomb, fixée au zinc G et qui termine le pôle négatif, d, d est un support en gutta-percha. E, est une virole de plomb, qui sert à fixer le charbon sur le support. F, est le cylindre de charbon contenant le tout.

Cette pile à eau salée a une grande constance, ce qui la rend très-propre au service des lignes télégraphiques. Elle offre, de plus, l’avantage d’être exempte d’odeur. Les lignes télégraphiques de la Suisse ont adopté cette nouvelle pile.

M. Duchemin a fait de sa découverte une application fort intéressante. Il a montré qu’on peut prendre pour liquide de la pile, la mer. Il suffit de jeter à la mer de petites piles, formées d’un cylindre de charbon et d’une plaque de zinc fixés sur un flotteur de liége, et qui dès lors forment de véritables bouées, pour obtenir un courant très-sensible.