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présentée par la figure 359. Au lieu d’isoler les couples dans des bocaux différents, il les plonge tous ensemble dans une auge remplie de liquide. Cela n’a aucun inconvénient lorsqu’il ne s’agit que de produire des courants électriques dans des courants métalliques, car les métaux sont incomparablement plus conducteurs que les liquides de la pile.

Fig. 359. — Pile de Muncke.

L’appareil de Muncke est composé d’une série de lames recourbées en U, et formées d’une feuille de zinc et d’une feuille de cuivre soudées ensemble par leurs extrémités. Ces lames sont enchevêtrées de façon à figurer une série d’U droits (U,U,U), et une série d’U renversés (U U U), dont les branches s’insèrent deux à deux, dans les plis des lames de la première série, ce qui produit des alternatives régulières de zinc et de cuivre. On sépare les lames voisines par des cales de liége ; et on les fixe sur une planche, au moyen de règles en bois, sillonnées de traits de scie, dans lesquels s’engagent les couples. Cette planche est munie de deux poignées qui servent à la soulever.

La pile de Muncke donne des effets énergiques, mais qui sont peu constants.

Pile en hélice. — Comme nous l’avons déjà fait remarquer, la pile en hélice, qui fut construite pour la première fois par M. Hare, aux États-Unis, n’est qu’une disposition particulière du couple de Wollaston, qui permet de donner aux deux lames métalliques formant le couple une surface extrêmement étendue. Chaque couple de la pile en hélice se construit de la manière suivante :

On prend un cylindre vertical de bois, B (fig. 360), autour duquel on enroule une large lame de zinc Z, et une large lame de cuivre C. Ces lames sont garnies de lisières de drap l, l′, l, l′, l, l′, réunies les unes aux autres par des ficelles, et destinées à s’opposer à tout contact direct de ces deux éléments métalliques. Dans chaque couple, le pôle positif est représenté par l’extrémité de la lame de cuivre, et le pôle négatif par la lame de zinc. L’acide sulfurique étendu d’eau, qui doit agir sur l’assemblage de ces deux métaux, est contenu dans un seau de bois V, enduit à l’intérieur d’un mastic isolant, comme le représente la figure 361. Pour faire plonger un de ces couples dans l’acide que renferme le seau de bois, il suffit de le détacher du montant à charnière qui lui sert de support.

Fig. 360. — Un couple de la pile en hélice.

La pile en hélice se compose donc d’une série de couples semblables au précédent ; on réunit ces couples en établissant une communication métallique entre les deux métaux hétérogènes. Cet appareil est remarquable par la puissance extraordinaire de ses effets. Si, par accident, une personne venait à établir la communication entre ses deux pôles, en touchant à la fois ses deux extrémités, elle serait infailliblement tuée comme par un coup de foudre. Des tiges de platine, longues de